Appel à briser le silence : des témoignages accablants révèlent des viols et des grossesses forcées dans les camps de Tindouf
Bouchaib El Bazi
Lors du récent congrès de l’Internationale Socialiste tenu en Turquie, les femmes de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) ont lancé un appel urgent à la communauté internationale pour ouvrir une enquête indépendante sur les conditions tragiques des femmes retenues dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien.
Dans une déclaration forte, l’Organisation des Femmes de l’USFP a dénoncé les traitements inhumains infligés aux femmes sahraouies dans ces camps, sous le contrôle de milices armées sans légitimité démocratique, opérant à l’abri de toute surveillance internationale.
Viol systématique, exploitation sexuelle et grossesses forcées
Des rapports indépendants et les témoignages de survivantes ayant fui ces camps font état de violations graves des droits humains, parmi lesquelles figurent le viol systématique, l’exploitation sexuelle, les grossesses forcées, ainsi que la privation du droit à l’éducation, à la libre circulation et à l’autodétermination. Ces violences s’exercent dans un contexte d’impunité totale, en l’absence de toute protection ou recours.
Les participantes ont souligné l’urgence de permettre aux Nations Unies de procéder à un recensement officiel des femmes détenues dans les camps, première étape indispensable pour évaluer l’ampleur des violations et enclencher une réponse humanitaire et juridique.
Le silence international, un complice de l’impunité
Face à ces réalités alarmantes, les femmes socialistes ont exprimé leur profonde indignation contre le silence de la communauté internationale, le qualifiant de « complicité honteuse qui consacre l’impunité dans des crimes contre l’humanité et prolonge les souffrances de milliers de femmes prises en otage dans un conflit politique inhumain. »
Elles ont appelé toutes les forces féminines, les organisations de défense des droits humains et les consciences vives à travers le monde à rompre ce silence et à inscrire la cause des Sahraouies détenues en tête des priorités de la lutte féministe mondiale.
Une réalité contrastée dans les provinces du Sud marocain
Par ailleurs, plusieurs participantes ayant précédemment visité les provinces du Sud du Maroc, à l’occasion de l’accueil par l’USFP des travaux de l’Internationale Socialiste, ont témoigné d’un contraste saisissant , les femmes sahraouies y occupent des fonctions politiques et institutionnelles, participent activement à la vie parlementaire et aux conseils élus, et contribuent au développement économique des villes comme Laâyoune, Dakhla et Boujdour, à l’instar de toutes les femmes marocaines.
Invitation à constater la réalité de terrain
Forte de ces constats, l’Organisation des Femmes de l’USFP a invité la communauté internationale — partis politiques, institutions et ONG — à se rendre sur le terrain dans les provinces du Sud marocain, pour constater de visu la réalité vécue par les femmes sahraouies. Elle a insisté sur le fait que la représentation légitime des Sahraouis, hommes et femmes, se trouve dans les institutions nationales, et non dans des camps fermés sous le joug de milices autoritaires.