Dans une mise en scène digne d’un théâtre de l’absurde, la session régionale du Comité des 24 de l’ONU, tenue à Dili au Timor oriental, s’est achevée sur une note familière : une joute oratoire entre le Maroc et l’Algérie. Rien de nouveau sous le soleil, sauf peut-être le niveau sonore des protestations algériennes.
Le chef de la délégation algérienne, fidèle à son style habituel — un mélange d’indignation surjouée, d’attaques véhémentes et d’un aveuglement diplomatique quasi olympique — s’est insurgé contre ce qu’il a qualifié de “ciblage de son pays” par le discours marocain. L’Algérie, dit-il, n’est pas partie prenante au conflit. Juré, craché.
C’est alors qu’Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, est intervenu, non pas avec un réquisitoire, mais avec une simple liste de faits, presque comme on lit une ordonnance médicale :
« Qui a créé le Polisario ? L’Algérie.
Où se trouve ce groupe ? En territoire algérien.
Qui le finance ? L’Algérie.
Qui mène les campagnes diplomatiques contre le Maroc ? Encore l’Algérie. »
Une énumération qui aurait pu faire rougir de gêne… s’il y avait eu quelqu’un pour rougir.
Il est fascinant de voir à quel point la diplomatie algérienne maîtrise l’art de dire : “Je ne suis pas là”, tout en monopolisant le micro. C’est un peu comme si un pompier pyromane insistait qu’il n’a rien à voir avec l’incendie, bien qu’il tienne encore la boîte d’allumettes.
En somme, la session de Dili n’a pas offert de surprises. Elle a simplement rappelé que certains conflits persistent, non par complexité, mais parce que certains y trouvent un étrange plaisir idéologique. Et pendant que le monde tente d’aller de l’avant, d’autres s’acharnent à rejouer le même disque rayé… en boucle.