Policier sans permis, scootériste mort et scooter volé : bienvenue à Marollywood !
Bouchaib El Bazi
Il était une fois, dans les ruelles animées du quartier des Marolles à Bruxelles, un scénario digne d’un mauvais polar belge : un scootériste en cavale sur un deux-roues volé percute une voiture de police… conduite par un agent sans permis. Résultat : un mort, deux enquêtes, et une administration qui fait semblant de découvrir l’eau tiède.
Les faits se déroulent dans la nuit du 11 au 12 mai 2025. Le scootériste, fraîchement sorti de prison et manifestement pressé de rattraper le temps perdu, percute de plein fouet un véhicule de police. Le choc lui est fatal. Fin de l’acte I.
Mais l’acte II, lui, aurait mérité une standing ovation de Kafka : le policier au volant, censé incarner l’ordre et la légalité, n’avait plus de permis depuis 2023, suite à une condamnation pour excès de vitesse. Pire : il n’a jamais repassé les examens nécessaires pour le récupérer. Et il a continué à patrouiller, en toute discrétion, avec la grâce d’un funambule sur un fil judiciaire.
Interrogée par la presse, la procureure Aurélie-Anne De Vos confirme l’impensable : oui, l’agent roulait sans permis, et non, personne ne semblait s’en émouvoir jusque-là. Pourquoi ce silence ? “Par peur pour sa carrière”, aurait confié l’intéressé. Il faut dire que dans certains commissariats, la discipline est une loterie, et la hiérarchie a parfois la vue aussi perçante qu’un rétroviseur cassé.
Résultat : deux enquêtes. L’une pour comprendre comment un scooter volé a fini sa course contre une voiture de police, et l’autre pour savoir comment un policier a pu passer deux ans derrière un volant illégalement, sans que personne ne cligne de l’œil.
Moralité ? À la police de Bruxelles, on ne sait plus très bien qui doit montrer l’exemple à qui. Une chose est sûre : si la sécurité routière était un sketch, ce serait une comédie noire… mais sans casque.