Fin du Polisario ، quand le mirage s’effondre et que l’Algérie parle seule dans le désert

Bouchaib El Bazi

Il fallait bien que le théâtre prenne fin un jour. Après des décennies de mise en scène idéologique, la tragédie du “Polisario” touche à son épilogue. Les grandes puissances – des États-Unis à l’Espagne, en passant par l’Allemagne, Israël et bientôt d’autres – ont fini par reconnaître l’évidence , le Sahara est marocain, et ceux qui prétendent le contraire… vivent dans une autre époque, voire sur une autre planète.

Pendant ce temps, l’Algérie s’entête. Elle crie, gesticule, convoque des ambassadeurs et réchauffe les vieilles casseroles de la guerre froide. Elle tente, à coup de barils de gaz, de retarder l’inévitable. Mais le monde, lui, a changé de canal. Il parle d’investissements, de stabilité, de coopération Sud-Sud. Et surtout, il ne négocie plus avec les mirages.

Le Maroc, en stratège calme et constant, n’a pas eu besoin de vociférer. Il a déroulé sa diplomatie comme on joue aux échecs , un coup d’autonomie, un coup de développement à Dakhla, un coup de reconnaissance internationale.
Résultat, le “Polisario” n’est plus qu’un vieux logo imprimé sur les communiqués de presse de l’APS, et une organisation fantôme entretenue à coups de pétrodollars algériens.

Face à cette débâcle, Alger sort l’artillerie lourde… de la rhétorique : “nous défendons le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, affirme-t-elle, tout en muselant ses propres citoyens, embastillant les journalistes et verrouillant toute tentative de débat. Ironie amère d’un régime qui nie à son propre peuple ce qu’il prétend exiger pour d’autres.

Pire encore, l’Algérie s’enfonce dans une solitude géopolitique croissante. Elle croit encore que le gaz est une baguette magique diplomatique, alors que l’Europe prend, consomme et oublie. Le gaz chauffe les salons, mais ne réchauffe pas les positions politiques gelées.

La vérité, c’est que le régime algérien, dans son entêtement, prépare sa propre chute. À force de défier la logique, d’ignorer les aspirations internes, et de jouer aux parrains de conflits perdus, il risque de connaître ce que d’autres régimes figés ont connu avant lui , l’implosion ou l’intervention. Le “printemps” qui s’annonce pourrait bien venir d’ailleurs – d’un monde qui n’a plus la patience de regarder un régime autoritaire manipuler une région tout entière.

Le Polisario est fini. L’Algérie, elle, continue de jouer à se faire peur… seule. Mais l’histoire a un sens, et elle ne pardonne pas aux régimes qui insistent à vivre dans le passé alors que le futur frappe à leur porte.

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