Fabrice Cumps trace une ligne rouge enfin une décision à la hauteur du réel .

Yamina Lamin

Et s’il avait fallu Molenbeek pour qu’Anderlecht dise enfin non ?

Il aura fallu des visages tuméfiés, un commerçant hospitalisé, un quartier en état de siège. Il aura fallu que Molenbeek serve, encore une fois, de défouloir à une violence venue d’ailleurs pour qu’enfin, quelque part, un responsable politique prenne ses responsabilités. Ce responsable, c’est , bourgmestre d’Anderlecht.

Sa décision est claire : le 18 mai, les supporters brugeois ne mettront pas les pieds à Anderlecht. Ce n’est ni une provocation ni une manœuvre politique. C’est une mesure de sécurité. Une réponse directe aux scènes insoutenables qui ont marqué la finale de la Coupe de Belgique, lorsque des hooligans, vêtus de noir, armés, ont semé la terreur dans les rues de Bruxelles.

Ce que d’autres ont refusé de voir ou ont préféré taire, Cumps l’a nommé. Et il a agi.

Peut-être que si une telle décision avait été prise avant le 1er mai, Molenbeek n’aurait pas vécu l’invivable. Peut-être qu’un commerçant n’aurait pas fini à l’hôpital pour avoir protégé ses clients. Peut-être qu’un quartier entier n’aurait pas eu à revivre les pires heures de la stigmatisation, entre violences physiques et silence médiatique.

Car ne nous trompons pas ce qui s’est passé n’est pas un “débordement”. C’est une ratonnade ciblée, qui visait des habitants bien précis, dans des rues bien connues. Et pendant que certains cherchent encore à minimiser, à détourner, à relativiser, Fabrice Cumps a osé poser un acte simple mais fort protéger.

Sa décision est un signal. Elle dit que l’ordre public ne peut pas être à géométrie variable. Que la sécurité des habitants d’Anderlecht vaut autant que celle de Bruges. Il est temps de remettre les valeurs sportives au centre et de refuser que le football serve de couverture à la haine.

Plus encore, cette mesure est une invitation à tous les bourgmestres, à toutes les autorités, à ne plus attendre qu’il y ait des blessés pour agir. À ne plus considérer certains quartiers comme des zones tampons. À ne plus avoir deux poids, deux mesures dans la gestion de la violence.

Fabrice Cumps a montré qu’un autre chemin est possible celui de la fermeté sans populisme, de la sécurité sans stigmatisation, de la politique avec courage.

Et si, pour une fois, cette décision devenait la norme plutôt que l’exception ?

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