Hooligans en roue libre à Molenbeek un Brico saccagé, un gérant hospitalisé… et un silence politique assourdissant
Yamina Lamin
Violences en plein cœur de Molenbeek l’envers de la finale de la Coupe de Belgique
Ce week-end, alors que les projecteurs étaient braqués sur la finale de la Coupe de Belgique, des scènes de chaos ont éclaté loin du stade. Des hooligans brugeois, se rendant à Bruxelles pour soutenir leur équipe, ont semé la panique dans plusieurs quartiers populaires, notamment à Molenbeek. Loin d’un simple débordement de supporters, il s’agit ici d’un véritable acte de violence urbaine, prémédité et dirigé contre des habitants et des commerces locaux.
Un petit commerce ciblé Brico vandalisé, gérant agressé
Le cas du petit Brico de quartier est particulièrement parlant. Non seulement le magasin a été entièrement saccagé, mais le gérant, en tentant de protéger sa clientèle composée en grande partie de femmes présentes au moment de l’assaut a été violemment pris à partie et a dû être hospitalisé. Témoins de la scène rapportent des insultes misogynes et racistes, des cris, des jets de projectiles… un climat de terreur imposé par une minorité violente et incontrôlée. Ce n’est pas seulement un commerce qui a été visé c’est un tissu social, une dignité de quartier, une humanité.
Des actes répétés dans plusieurs communes Molenbeek, Anderlecht… et l’indifférence générale
Molenbeek n’a pas été la seule victime de cette folie des incidents similaires ont également été signalés dans d’autres communes, notamment à Anderlecht. Les images de poubelles renversées, de voitures endommagées, de passants agressés circulent timidement sur les réseaux sociaux, pendant que les grands médias gardent un silence gênant. Pourquoi une telle retenue ? À l’inverse, lorsqu’un incident éclate dans ces mêmes quartiers, les chaînes d’info s’emballent, les ministres s’indignent, les débats s’enflamment.
Trois voix courageuses, un Parlement muet
À ce jour, seules trois voix se sont élevées avec fermeté : celles des députés Ahmed Laaouej, Jamal Ikazban et Ridoine Chahid. Ils ont dénoncé avec clarté la gravité des faits, apportant leur soutien aux habitants et appelant à la responsabilité. Et les autres ? Où sont les partis traditionnels ? Où sont les appels au respect, à la justice, à la sécurité pour tous ? Ce mutisme est une gifle pour les habitants de Molenbeek, pour les Bruxellois ordinaires qui, une fois de plus, paient le prix de l’indifférence
Tous les citoyens méritent protection, pas seulement les quartiers privilégiés
La question n’est plus sportive, elle est démocratique. Pourquoi certaines violences seraient-elles excusées, minimisées, voire invisibilisées ? Qui décide des quartiers qui méritent compassion et de ceux qui doivent « encaisser » en silence ? Il est temps que l’on cesse de désigner toujours les mêmes comme fauteurs de trouble, et que l’on regarde enfin les réalités avec objectivité. Le respect des citoyens, la sécurité, et la justice ne doivent pas dépendre du code postal.