Une représentation imposée : les musulmans de Belgique, sans voix mais bien représentés… paraît-il
Bouchaib El Bazi
Bruxelles – Tandis que les décisions politiques s’enchaînent et affectent directement les droits et la visibilité de la communauté musulmane en Belgique, un étrange calme règne du côté de ceux qui prétendent la représenter. Pas un mot plus haut que l’autre, pas la moindre protestation publique, ni même un recours juridique pour la forme. À croire que leur mission principale du conseil des musulmans de Belgique est de ne surtout pas faire de vagues.
Ces “responsables” du culte musulman, dont l’origine du mandat reste un mystère pour la majorité des fidèles, semblent avoir troqué la défense des intérêts de la communauté contre une loyauté silencieuse envers les autorités. On ne les a pas élus, on ne les a pas consultés, mais ils sont bien là, occupent les postes, signent les documents, et approuvent – souvent en silence – tout ce qui vient d’en haut.
Et pendant ce temps, les musulmans de Belgique s’interrogent : qui parle en notre nom ? Pourquoi aucune voix ne s’élève lorsque nos libertés religieuses sont discutées sans nous ? Pourquoi ceux qui prétendent nous représenter sont plus prompts à expliquer les décisions gouvernementales qu’à les contester ?
La réponse tient peut-être à un simple constat : il ne s’agit pas d’une représentation, mais d’une délégation officieuse. Une vitrine. Un vernis de dialogue. Et malheureusement, pendant que cette façade brille, la réalité communautaire, elle, se fissure.
Le temps est venu de poser les bonnes questions, ouvertement : à quoi sert une représentation sans mandat ni responsabilité ? Et jusqu’à quand la communauté musulmane acceptera-t-elle d’être parlée sans être écoutée ?