Les archives de la honte : quand le Polisario s’entraînait avec le Hezbollah sous l’œil bienveillant d’Alger

Bouchaib El Bazi

C’est une boîte de Pandore que les nouvelles autorités syriennes viennent d’ouvrir. Enfouis sous la poussière de la dictature, des documents secrets du régime déchu de Bachar al-Assad refont surface. Et ce qu’ils révèlent dépasse l’imaginable : un réseau obscur de complicités, une toile tissée entre le front Polisario, le Hezbollah libanais et le régime syrien… le tout orchestré en coulisses par Alger, et alimenté idéologiquement et logistiquement par Téhéran.

Un document, une bombe

Notre redaction a mis la main sur l’un de ces documents confidentiels, daté de 2012, émis par les services de renseignement syriens. À première vue, une simple note administrative. Mais entre les lignes, c’est une opération transnationale qui se dessine : le régime syrien donnait son feu vert à l’entraînement militaire de factions du Polisario… sur le sol syrien, encadrées par l’armée de Bachar et sous la supervision algérienne. Oui, vous avez bien lu : le Polisario, que l’Algérie présente comme un mouvement de “libération pacifique”, s’entraînait dans les bases militaires syriennes, en pleine guerre civile.

Tindouf-Beyrouth-Damas : la triangulation du chaos

La note révèle aussi un détail troublant : une réunion tenue à Tindouf entre un officier du renseignement syrien, Mohamed Abdelaziz (ancien chef du Polisario), Ibrahim Ghali (le chef actuel) et d’autres figures séparatistes. Objectif : acter l’accord tripartite. Dans les mois qui suivent, des voyages s’enchaînent. En décembre 2011, une délégation du Polisario débarque à Beyrouth pour consulter… le Hezbollah. Ils espéraient même rencontrer Hassan Nasrallah en personne. Finalement, ils ont dû se contenter d’un haut responsable du groupe chiite.

La convergence des extrêmes

Tout cela ne relève pas du fantasme. Les preuves s’accumulent et dessinent un axe de coopération bien huilé entre des organisations que beaucoup espéraient ne jamais voir collaborer : séparatistes, miliciens chiites, régimes autoritaires. Ce n’est pas un hasard si le Hezbollah donne sa bénédiction à cette alliance. Le Polisario, dans cette configuration, devient un proxy supplémentaire dans le bras armé de l’Iran contre les intérêts occidentaux et marocains dans la région.

Washington, Londres… les langues se délient

Face à ces révélations, le ton change dans les capitales occidentales. Le député britannique Liam Fox, ancien ministre de la Défense, appelle à classer le Polisario comme organisation terroriste, au même titre que le Hezbollah ou le Hamas. Aux États-Unis, le congressman Joe Wilson pousse déjà un projet de loi dans ce sens. Le Washington Post, quant à lui, confirme que des centaines de combattants du Polisario sont aujourd’hui détenus en Syrie pour avoir combattu aux côtés du régime Assad, sous la bannière iranienne.

Et Alger dans tout ça ?

Jusqu’au dernier souffle du régime syrien, Alger s’est entêtée à le défendre, le qualifiant de “victime d’une agression terroriste”. Son activisme diplomatique pour le réhabiliter au sein de la Ligue arabe n’était donc pas qu’un simple élan panarabe, mais bien une stratégie pour protéger un allié et dissimuler un pacte souterrain.

Rideau levé, jeu terminé

Les masques tombent. Ce document n’est que le premier d’une longue série. D’autres suivront, et avec eux, peut-être, une requalification juridique inévitable du Polisario. Car aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un “différend territorial”, mais d’un réseau géopolitique ancré dans les pratiques terroristes, de la Méditerranée au désert du Sahara.

Le jeu d’ombres touche à sa fin. Place à la lumière. Et à la justice.

 

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