Algérie-France : Un accord sous contrainte qui tourne à l’avantage de Paris

Après des mois de tensions avec Paris, Alger finit par céder sans obtenir de concessions majeures. L’accord conclu met un terme à la crise entre les deux pays, mais il s’inscrit avant tout dans l’agenda français. Abdelmadjid Tebboune, face au rapport de force, relègue la question du Sahara occidental au second plan, transformant ainsi un sujet autrefois central en un non-événement diplomatique. Ce recul stratégique marque un tournant pour l’Algérie et ouvre la voie à un rééquilibrage géopolitique au Maghreb.

Le revirement n’a surpris personne. Tebboune, lors de ses interventions devant la presse algérienne, avait déjà laissé entrevoir un changement de ton. Mais cette fois, Alger a dû avaler la pilule sans contrepartie visible. Ainsi s’achève l’orage diplomatique déclenché par l’Algérie contre la France depuis juillet dernier. L’annonce est tombée via un communiqué conjoint des présidents français et algérien, publié le lundi 31 mars après un échange téléphonique entre les deux dirigeants. L’accord aborde tous les points de discorde et les solutions mises en place pour en sortir. Tous, sauf un : le Sahara occidental, élément déclencheur de cette crise sans précédent entre les deux pays.

L’heure est désormais à la normalisation. La coopération sécuritaire et le dialogue stratégique reprennent, les échanges économiques et commerciaux sont relancés, et les discussions sur la mémoire coloniale se poursuivent. La collaboration en matière migratoire et judiciaire est également réactivée. Même le cas de Boualem Sansal, écrivain de 80 ans atteint d’un cancer de la prostate, pourrait trouver une issue favorable avec une éventuelle libération pour raisons humanitaires.

Cet accord, qui scelle la fin de la crise, consacre surtout la capacité de Paris à imposer ses termes dans la relation bilatérale. Pour Alger, il s’agit d’un revers diplomatique majeur, qui risque d’avoir des répercussions bien au-delà du cadre franco-algérien.