Molenbeek : La Commission de Vigilance du PS annule la nomination de Mohammed Kalandar
Bouchaib El Bazi
La situation politique à Molenbeek connaît un nouveau rebondissement. La Commission nationale de vigilance du Parti socialiste (PS) a décidé d’annuler la désignation de Mohammed Kalandar au poste de septième échevin de la commune. Cette décision fait suite à des irrégularités de procédure relevées lors du processus électoral. En conséquence, Khalil Boufraquech, président de la section molenbeekoise du PS, est pressenti pour lui succéder.
Une élection entachée d’irrégularités
Le processus de formation de la majorité communale et du collège échevinal à Molenbeek a déjà été marqué par de nombreuses tensions ces derniers mois. Désormais, un nouvel obstacle surgit : l’annulation du vote du 4 décembre dernier qui avait conduit à la nomination des échevins socialistes. Selon La Dernière Heure, cette décision résulte d’une plainte déposée par un militant du parti, qui a alerté la Commission nationale de vigilance sur plusieurs vices de procédure.
Les irrégularités relevées concernent notamment l’organisation d’un second tour jugé injustifié, des problèmes liés à l’invitation des électeurs et la composition même du corps électoral. Contrairement à la Commission régionale de vigilance, qui avait validé l’élection, l’instance nationale a rendu une décision contraire, annulant ainsi la nomination de Kalandar.
Un échevin sous le feu des critiques
Mohammed Kalandar avait pris ses fonctions après l’éviction de son prédécesseur, Yassine Akki, condamné en 2001 pour viol sur mineur. Toutefois, sa nomination a rapidement suscité des controverses. Il est actuellement visé par une plainte auprès de la Commission régionale de vigilance en raison de propos à caractère extrémiste publiés sur les réseaux sociaux. Le Mouvement Réformateur (MR) a d’ailleurs saisi le parquet afin d’examiner ces publications.
Face à cette situation, son avenir au sein du PS reste incertain. Deux options se présentent à lui : soit il choisit de démissionner volontairement, laissant ainsi sa place à un remplaçant, soit il s’accroche à son poste, au risque d’être exclu du parti. Dans ce dernier cas, il pourrait également perdre son emploi de chauffeur à la STIB, une entreprise où plusieurs socialistes siègent au conseil d’administration.
Une gestion politique en suspens
La bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux (PS), qui traverse actuellement des problèmes de santé, est absente jusqu’à fin mars. Elle a indiqué à La DH qu’elle analysera la situation dès son retour. En attendant, l’avenir politique de Kalandar et la stabilité du collège échevinal restent en suspens.
Ce nouvel épisode illustre les tensions internes qui secouent la section socialiste de Molenbeek et soulève des questions sur la gestion des désignations politiques au sein du PS. Reste à voir si cette crise trouvera une issue rapide ou si elle prolongera encore l’instabilité au sein de la majorité communale.