Jamel Azaoum quitte le PS molenbeekois : tensions et divisions au sein de la section locale
Intisar Azmizam
L’échevin sortant de Molenbeek, Jamel Azaoum, a annoncé son départ de la section locale du Parti Socialiste (PS), dénonçant une gestion qu’il qualifie de “farfelue”. Ce départ fait suite à une série de tensions internes au sein de la section, exacerbées par la désignation de Mohammed Kalandar comme nouvel échevin.
La section PS de Molenbeek s’est retrouvée en quête d’un nouvel échevin après le retrait de Yassine Akki, dont le passé judiciaire avait suscité la controverse. Lors du vote tenu jeudi soir, six candidats se sont affrontés pour le poste, finalement attribué à Mohammed Kalandar. Ce dernier aura en charge plusieurs domaines clés : les Sports, les Espaces verts, l’Action sociale, la Santé, et la politique des Séniors.
Si cette désignation est présentée par la bourgmestre Catherine Moureaux comme le résultat d’un “exercice démocratique”, elle a néanmoins créé des remous. L’échevin sortant, Jamel Azaoum, en charge des Sports jusqu’alors, a exprimé sa frustration sur les réseaux sociaux : “750 voix et rien en retour… des magouilles à n’en plus finir.”
Le lendemain, Jamel Azaoum a annoncé sur Facebook qu’il quittait la section PS de Molenbeek, tout en précisant qu’il conserve sa carte du parti. “La gestion est farfelue, il y a un manque de respect. Si vous ne partagez pas l’opinion dominante, vous êtes écarté”, a-t-il déclaré. Il a également critiqué la gestion de l’affaire Yassine Akki, affirmant que la bourgmestre connaissait les antécédents de ce dernier avant sa désignation initiale comme candidat échevin.
Désormais, Jamel Azaoum prévoit de siéger comme indépendant au conseil communal, ce qui fait tomber la majorité PS-PTB-Molenbeek Autrement à 26 sièges sur 45. Une situation qui pourrait rendre cette majorité plus vulnérable.
Mohammed Kalandar, choisi pour occuper le poste d’échevin, est décrit par ses collègues comme “plus consensuel et moins politique”. Ce choix a néanmoins suscité des déceptions parmi d’autres figures locales, comme Khalil Boufraquech, président de la section PS, ou encore Hassan Rahali, qui espéraient accéder au poste.
Cependant, certains socialistes tempèrent les critiques de Jamel Azaoum, affirmant que les tensions internes sont monnaie courante dans toutes les sections locales de tous les partis. “Il vaut mieux laver son linge sale en famille”, a déclaré un membre de la section, ajoutant que la démocratie avait tranché.
Avec le départ de Jamel Azaoum, une figure de la section depuis trente ans, et les critiques sur la gestion interne, le PS de Molenbeek fait face à des défis de taille. La bourgmestre Catherine Moureaux devra travailler à maintenir la cohésion au sein de sa majorité, tout en répondant aux tensions internes qui menacent de déstabiliser l’attelage PS-PTB-Molenbeek Autrement.