Exclusion de la Team Fouad Ahidar : une opportunité manquée pour la démocratie locale ?

Hanane El Fatihi

La Team Fouad Ahidar, deuxième formation politique néerlandophone à Bruxelles avec trois sièges, se retrouve isolée malgré son poids politique croissant. Derrière Groen, qui occupe la première place avec quatre sièges, la Team Ahidar dépasse la N-VA, le Vlaams Belang, l’Open VLD et Vooruit, qui n’ont obtenu que deux sièges chacun. Pourtant, cette percée électorale ne semble pas suffire à intégrer une majorité régionale.

Une opposition idéologique marquée

David Leisterh, président du MR bruxellois, a exprimé une opposition claire lors de son intervention sur Bruzz :

« C’est un parti qui s’adresse principalement à la communauté musulmane et qui veut ramener la religion dans la politique, ce qui est vraiment à l’opposé de ce que nous voulons. »

Cette déclaration reflète une réticence généralisée parmi les principaux partis flamands et francophones, qui estiment que l’approche de la Team Ahidar n’est pas compatible avec les valeurs de neutralité et de laïcité défendues dans l’espace public bruxellois.

Malgré cette opposition, certains analystes s’interrogent sur la pertinence de cette exclusion. Avec trois sièges, la Team Ahidar pourrait jouer un rôle clé dans une majorité régionale et contribuer à une meilleure représentation des citoyens qu’elle vise à défendre. Ignorer ces électeurs risque de creuser davantage le fossé entre une partie de la population et les institutions régionales. La question se pose : est-ce que cette marginalisation n’entraîne pas une perte d’opportunité pour la démocratie locale et un gaspillage de voix ?

Des démissions qui fragilisent le parti

Cependant, la Team Fouad Ahidar est également confrontée à des défis internes. Trois de ses élus ont démissionné, ce qui soulève des questions sur la stabilité et la cohérence de la formation. Cette instabilité pourrait renforcer les arguments de ses détracteurs, qui mettent en doute sa capacité à gouverner efficacement ou à s’intégrer dans une coalition solide.

La mise à l’écart de la Team Fouad Ahidar par des partis comme le MR, l’Open VLD ou Vooruit s’inscrit dans un débat plus large sur la place de la religion dans la politique bruxelloise. Si les critiques envers le parti sont fondées sur des divergences idéologiques, elles soulèvent aussi des interrogations sur la diversité et la représentativité dans les coalitions régionales.

Le cas de la Team Ahidar reflète ainsi les tensions croissantes entre des approches inclusives et des visions plus strictes de la neutralité en politique. Reste à voir si ce choix d’exclusion aura des répercussions sur les futures élections et la dynamique politique à Bruxelles.

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