Ahmed Laaouej : un choix stratégique pour l’ambition régionale au détriment du mayorat
Aradane Majda
Ahmed Laaouej, figure politique influente du Parti Socialiste (PS), a récemment pris la décision de conserver son mandat de député fédéral tout en renonçant à ses fonctions de bourgmestre de Koekelberg. Cette décision, bien qu’attendue en raison des règles strictes de décumul en Région bruxelloise, suscite des interrogations quant à ses motivations réelles.
Une ambition ministérielle en perspective ?
Contrairement à d’autres bourgmestres qui privilégient leur fonction communale, Ahmed Laaouej a choisi de rester député fédéral. Selon certaines sources proches du PS, ce choix pourrait être motivé par des ambitions ministérielles dans un futur gouvernement régional. Renoncer au mayorat ne serait donc pas un geste de dévouement envers la population, mais plutôt une stratégie politique pour gravir les échelons à l’échelle nationale.
Les règles de décumul en Région bruxelloise
Depuis l’instauration des règles de décumul, il est désormais impossible pour un élu bruxellois de cumuler un mandat parlementaire avec une fonction exécutive locale. Ces règles visent à éviter la surcharge de travail et à garantir une gestion optimale des responsabilités publiques. Dans ce contexte, Laaouej s’est retrouvé face à un choix : rester bourgmestre ou conserver son siège de député.
Alors qu’Ahmed Laaouej a opté pour son mandat parlementaire, d’autres élus ont fait le choix inverse. C’est le cas de David Leisterh (MR), qui a récemment annoncé qu’il quitterait son poste de député pour se consacrer pleinement à son rôle de bourgmestre de Watermael-Boitsfort. Ce contraste met en lumière deux visions différentes de l’engagement politique : l’une orientée vers la gestion locale et l’autre vers des ambitions politiques à plus grande échelle.
La décision de Laaouej a suscité des réactions partagées parmi les habitants de Koekelberg et la classe politique. Si certains saluent son engagement parlementaire, d’autres regrettent qu’il n’ait pas choisi de rester au service direct de sa commune. Les critiques soulignent que son départ pourrait laisser un vide à Koekelberg, où il avait été élu avec un large soutien populaire.
Si les spéculations sur une éventuelle nomination ministérielle se confirment, le pari d’Ahmed Laaouej pourrait s’avérer payant. Cependant, ce choix pourrait également alimenter des accusations d’opportunisme et éloigner une partie de son électorat local, qui attendait de lui un engagement plus ancré dans les réalités communales.
Seul l’avenir dira si cette décision renforcera ou affaiblira la carrière politique d’Ahmed Laaouej, mais elle illustre parfaitement les dilemmes auxquels sont confrontés les élus bruxellois dans un contexte de règles de décumul de plus en plus strictes.