Des dirigeants du Polisario épinglés pour détournement de carburant à Tindouf

Une enquête menée par la plateforme Futuro Sahara a révélé un problème persistant et largement ignoré : le détournement de carburant et d’aide humanitaire dans les camps de Tindouf, sous contrôle algérien et dirigés par le Polisario. Cette enquête détaille des faits accablants sur l’implication de hauts dirigeants du Polisario, y compris des proches du chef Brahim Ghali, dans des activités illicites.

Selon le rapport, le carburant fourni mensuellement par l’Algérie, environ 340 tonnes, est détourné à des fins lucratives par des membres influents du Front Polisario. Les conclusions de l’enquête accusent les proches de Brahim Ghali d’exploiter les points frontaliers entre l’Algérie et ses voisins pour drainer injustement cette ressource précieuse. Les tractations secrètes transforment les dons de l’État algérien en une source de richesse pour certains membres de la direction sahraouie, tant militaires que civils.

L’enquête de Futuro Sahara révèle également une complicité inquiétante entre la direction du Front Polisario et les trafiquants de drogue. Cette alliance permet de maximiser les profits issus du détournement de carburant. Une partie du carburant est retirée des stations de distribution de Tindouf et commercialisée sur le marché Shahid al-Hafid, provoquant une hausse de la demande et des prix.

Une autre révélation troublante de l’enquête est la vente de carburant à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le Polisario vend ce carburant dans le cadre d’un contrat annuel de 365 000 dollars, les revenus profitant directement des chefs du Polisario par l’intermédiaire d’un proche chargé de la coordination avec la MINURSO. De plus, les fournitures militaires sont gérées par le frère de Brahim Ghali, avec des allocations mensuelles de 30 tonnes, dont les revenus lui reviennent directement.

Cette enquête n’est pas la première à révéler des malversations impliquant le Polisario. Plusieurs rapports antérieurs ont documenté le mauvais usage de l’aide destinée aux Sahraouis, qui souffrent de malnutrition sévère, de propagation de maladies et de conditions de vie inhumaines dans les camps de Tindouf. En 2021, un rapport du Forum de soutien à l’autonomie de Tindouf a mis en évidence la grave crise sanitaire dans les camps, attribuée au manque d’équipements et de fournitures médicales, souvent détournés au détriment des réfugiés.

Un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) de 2015 a également révélé le détournement de l’aide humanitaire destinée aux réfugiés dans les camps gérés par le Polisario. Ce rapport, couvrant la période 2003-2007, montre que les dirigeants des groupes séparatistes ont longtemps été impliqués dans la vente de l’aide humanitaire sur les marchés mauritanien et subsaharien, dans le but d’acheter des armes.

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