La question nationale : Macron reconnaît la marocanité du Sahara, une opportunité pour l’Algérie de revoir sa position
Yamina Lamin
Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, le président Emmanuel Macron a exprimé une je volonté claire d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations franco-marocaines, reconnaissant officiellement « la marocanité du Sahara ». Cette position marque une reconnaissance de l’importance du Maroc en Afrique et sur la scène internationale.
En réponse, le roi Mohammed VI a accueilli cette lettre avec enthousiasme, invitant le président français à une visite d’État au Maroc. Le souverain marocain a salué la position historique de la France, affirmant : « Je serai heureux de vous recevoir au Maroc dans le cadre d’une visite d’État dont l’histoire sera déterminée par la voie diplomatique. » Il a également exprimé sa gratitude pour le soutien sans réserve de la France à la souveraineté du Maroc sur le Sahara et à l’autonomie sous souveraineté marocaine comme solution à ce différend régional.
Une reconnaissance explicite et sans équivoque
Le message de Macron, aussi significatif sur la forme que sur le fond, ressemble à une présentation de lettres de créance, reconnaissant les réalisations du Royaume chérifien sous le règne de Mohammed VI. Depuis son ascension au trône en 1999, succédant à Hassan II, le Maroc a fait des avancées notables, tant sur le plan intérieur qu’international. Le style élégant du message de Macron, utilisant une langue française impeccable, renforce l’idée que cette langue reste un outil diplomatique puissant capable de traiter des réalités complexes avec précision.
Une opportunité pour l’Algérie : la nécessité d’un auto-examen
Il n’est pas trop tard pour que l’Algérie engage un processus d’auto-examen critique des étapes parcourues depuis son indépendance en 1962. Pourquoi un tel échec à tous les niveaux ? Les révolutions agricole et industrielle ont échoué, tout comme la tentative d’arabisation, laissant la majorité des Algériens sans une maîtrise suffisante de l’arabe et une connaissance limitée du français.
Le président Macron a clarifié la position de la France, rompant avec les ambiguïtés passées de l’Élysée. Les tentatives de rapprochement avec le régime algérien n’ont jamais porté leurs fruits, face à un système dominé par les militaires et un président souvent considéré comme une figure de proue. Le message de Macron traduit un désenchantement quant à une possible ouverture avec l’Algérie, particulièrement en raison de la persistance du régime à attribuer tous les maux de l’Algérie à l’époque coloniale française, oubliant que le colonialisme a également dessiné les frontières actuelles de la « République Algérienne Démocratique et Populaire ».
Le Maroc, un acteur stratégique et historique
La France a finalement reconnu la nouvelle réalité en Afrique du Nord, une réalité que le Maroc a patiemment construite depuis près d’un demi-siècle, bien avant la « Marche verte » de novembre 1975. Cet événement marquant, où plus de 350 000 Marocains ont participé pacifiquement pour récupérer le Sahara, a été un tournant dans l’affirmation de la souveraineté marocaine. Plutôt que de reconnaître ces efforts, le régime algérien a choisi de soutenir une guerre d’usure contre son voisin, utilisant le Polisario comme un instrument de politique étrangère agressive.
Une ouverture possible pour l’Algérie
Le message de Macron est aussi une opportunité pour l’Algérie de reconsidérer sa position injustifiée de hostilité envers le Maroc. Il est vain de continuer à blâmer la France et le passé colonial pour les échecs de l’Algérie. Ce discours dépasse les slogans creux et propose une ouverture vers un avenir commun. Les diplomates français ayantj servi en Algérie soulignent souvent la dualité des positions des responsables algériens, qui critiquent la France tout en demandant secrètement des visas et des inscriptions pour leurs enfants dans les écoles françaises encore présentes en Algérie.
Le Maroc a toujours été un partenaire bienveillant pour l’Algérie, notamment durant la guerre de libération. Les nouveaux dirigeants algériens après 1965, issus du « Groupe Oujda » dirigé par Houari Boumediene, auraient tout intérêt à reconsidérer leur stratégie. Tout comme la France a su reconnaître la réalité, l’Algérie devrait saisir cette opportunité d’ouverture sur le Maroc, afin de ne pas rester prisonnière d’un passé stérile.
En somme, le message de Macron à Mohammed VI est plus qu’un simple échange diplomatique ; c’est une reconnaissance du rôle stratégique du Maroc et une invitation implicite à l’Algérie à rejoindre un cadre de coopération régional fondé sur la réalité géopolitique actuelle. Il est temps pour l’Algérie de sortir de ses illusions et de s’ouvrir à un avenir prometteur en collaborant avec ses voisins.
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