MRE et Administrations Marocaines : Des Réformes Urgentes Nécessaires

Yamina Lamin

Un Niveau de Formation Inadéquat dans les Administrations

Quelle est la situation des employés dans les administrations marocaines ? Les témoignages des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) révèlent un système administratif mal préparé, où le manque de formation et de compétence des employés est évident. Un problème majeur est la barrière linguistique, surtout pour les MRE venant du Rif, qui parlent souvent le français ou le berbère. Prenons l’exemple de Mohamed, un MRE de quatrième génération ayant acheté un logement à Martil. Lors de ses démarches administratives, il n’a trouvé qu’une seule personne capable de l’aider. Cette situation souligne l’urgence de former les employés pour mieux servir cette population diversifiée. La responsabilité du gouvernement marocain est d’assurer une formation adéquate de ses employés pour garantir un service public efficace et inclusif.

Un Avocat Incapable d’Aider les MRE : Un Exemple Éloquent

Notre équipe a tenté d’interviewer un avocat sur ces questions, mais celui-ci ne maîtrisait pas le français, rendant la communication impossible. Comment cet avocat pourrait-il alors assister un MRE ayant besoin de ses services juridiques ? Ce manque de compétence linguistique parmi les professionnels pose un sérieux problème. Les avocats, tout comme les autres employés des administrations, doivent être formés pour comprendre et répondre aux besoins spécifiques des MRE. Ici, le problème de formation ne se limite pas aux administrations : il s’étend au système éducatif marocain dans son ensemble, qui doit être mis en œuvre par l’État pour garantir une meilleure qualité de service. Le gouvernement marocain a la responsabilité de réformer le système éducatif pour inclure des programmes de formation continue et de développement professionnel pour tous les secteurs.

Le Projet de la Fondation Hassan II : Un Échec Coûteux

L’initiative de l’État marocain d’organiser des cours d’arabe pour les enfants des MRE. Ce projet, initialement dirigé par la Fondation Hassan II, est désormais pris en charge par les mosquées durant les week-ends, en réponse au souhait des MRE de voir leurs enfants parler et écrire l’arabe. Cependant, le coût de ces cours est prohibitif, dépassant les 500 euros par enfant. De plus, les enseignants, souvent sans qualification pédagogique adéquate, n’ont même pas le baccalauréat. Cette situation rend l’apprentissage de l’arabe difficile et coûteux pour les familles des MRE, qui se sentent abandonnées par un système censé les soutenir. Selon l’article 31 de la Constitution, l’État doit faciliter l’accès à une éducation de qualité, incluant l’enseignement de la langue arabe. Le travail de la Fondation Hassan II est essentiel mais partiellement suffisant, nécessitant l’intervention des mosquées, qui imposent des frais exorbitants. Il est de la responsabilité du gouvernement marocain de s’assurer que ces cours soient accessibles à tous les MRE, sans discrimination financière.

Un Appel à l’Action Urgent

Les administrations marocaines doivent impérativement se réformer pour mieux servir les MRE, en améliorant la formation de leurs employés et en adaptant leurs systèmes pour être plus inclusifs. Les MRE ne sont pas des touristes dans leur propre pays. Ils méritent de jouir pleinement de leurs droits en tant que citoyens marocains, comme le stipule la Constitution et comme le rappelle souvent Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il est temps que ces appels à l’action se traduisent en réformes concrètes et efficaces pour que les MRE puissent enfin se sentir chez eux dans leur propre pays.

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