MRE : à peine lancée, l’opération Marhaba 2024 connait déjà des couacs

Au Maroc, le lancement de la 24ᵉ édition de l’opération Marhaba, marquant le retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour les vacances de l’été, a connu plusieurs couacs : des prix de voyage exorbitants, dysfonctionnement dans les ports et un navire en panne.

L’opération Marhaba 2024 a été inaugurée mercredi 5 juin, un peu plutôt que prévu en raison de la célébration de l’Aïd al-Adha prévue le 16 juin au Maroc. La fondation Mohammed V chargée de l’opération a mis en service un dispositif d’accueil activé au Maroc, en France, en Italie et en Espagne.

https://vm.tiktok.com/ZGebVPwbd/

Mais à peine lancée, l’opération a déjà connu des perturbations et des dysfonctionnements. Pour commencer, les Marocains du monde s’apprêtant à rejoindre le Maroc dans le cadre de l’opération continuent de dénoncer les prix exorbitants des billets de voyages.

Les prix de billets de voyages vers le Maroc toujours élevés

La députée Malika Lehyan a interpellé le ministre des Transports, Mohammed Abdeljalil, à ce sujet. Mme Lehyan a fait état, dans des questions adressées au ministre, d’une « hausse exorbitante des prix des billets de voyage ».

Suite à un entretien exclusif avec notre journal et à ses déclarations , la députée parlementaire Malika Lehyan a réitéré ses critiques concernant les failles de l’opération Marhaba dans une lettre ouverte adressée aux hauts responsables du gouvernement marocain. Elle exprime son profond désarroi et sa déception face au démarrage tardif de cette opération cette année, coïncidant avec les vacances d’été ainsi que l’approche de l’Aïd Adha. Mme Lehyan souligne les annulations massives de réservations effectuées par la compagnie GNV pour les destinations de Nador et Tanger Med, attribuées à des raisons techniques et opérationnelles depuis le 15 juin 2024, impactant des milliers de familles qui ont déjà investi entre 3.000 et 4.000 € pour ces trajets. Elle critique également la vétusté et les risques des navires utilisés et dénonce l’absence d’intervention des autorités pour sécuriser des alternatives ou exercer une pression adéquate sur la compagnie GNV. la députée appelle à une organisation plus complète et réactive de l’opération Marhaba, en coordination avec les compagnies et les pays d’accueil, pour prévenir de futures déconvenues à une population déjà financièrement vulnérable. Elle conclut en affirmant son engagement à lutter pour les droits des Marocains, où qu’ils se trouvent, et implore une réponse urgente et efficace des plus hautes instances du pays.

En réponse, le premier responsable du secteur des transports a affirmé « être conscient de la hausse des prix », soulignant que cette situation est due à la loi de l’offre et de la demande et à la flambée des prix des carburants « en raison de l’inflation au niveau mondial ».

À ce propos, l’Union générale des travailleurs du Maroc indique qu’il ne faut justement pas « laisser les Marocains du monde exposés à ce que l’on appelle la loi de l’offre et de la demande ».

Le ministre souligne toutefois que l’opération Marhaba était « au cœur des préoccupations » de son département, rappelant que 3,2 millions de MRE ont participé à cette opération l’année dernière.

Dysfonctionnement au port d’Algésiras et un ferry tombe en panne en pleine traversée

Or, à peine lancée, cette opération, censée accompagner les MRE lors de leur retour, présente déjà des dysfonctionnements. Des voyageurs à destination du Maroc ont en effet fait face à une mauvaise organisation de l’opération Marhaba au niveau du port d’Algésiras, en Espagne.

Les autorités portuaires espagnoles n’ont accordé qu’une seule voie à l’accès aux ferries desservant le port de Tanger Med, et adopté une méthode de contrôle très lente, rapporte la même source.

De longues files d’attente se sont formées à l’embarquement sur les navires au départ du port espagnol vers le port Tanger-Med, les voyageurs et les autonomistes étant contraints d’avancer lentement pour accéder aux ferries.

La situation a empiré par l’absence d’agents marocains chargés d’orienter les passagers au port d’Algesiras et de faciliter la communication entre les membres de la diaspora provenant d’autres pays européens que l’Espagne et les autorités portuaires espagnoles.

Et pour couronner le tout, le ferry « Morocco Express 1 » de la compagnie AML Stena Line, autorisé récemment pour assurer la liaison entre Tarifa (au sud de l’Espagne) et Tanger-ville, est tombé en panne en mer lors de son premier voyage.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.