La difficile quête d’un gouvernement après la victoire des conservateurs en Belgique
Les conservateurs de l’Alliance néoflamande (N-VA) ont remporté les élections de dimanche, bloquant la forte poussée attendue de l’extrême droite. La formation d’un gouvernement fédéral promet d’être compliquée.
Les conservateurs de l’Alliance néoflamande (N-VA) sont les grands gagnants des élections législatives belges organisées dimanche. Ils sont parvenus à bloquer la victoire annoncée de l’extrême droite.
Même s’il perd des plumes, le parti N-VA de Bart De Wever reste donc la première force politique du Parlement national contrairement à ce que prédisaient les sondages de ces derniers jours , donnant vainqueur le parti d’extrême droite flamand Vlaams Belang. « Nous avons gagné ces élections ! » a déclaré Bart De Wever, se déclarant « soulagé », après la « campagne la plus difficile qu’il ait jamais connue ».
S’il progresse et se positionne en deuxième force politique, le Vlaams Belang – allié en Europe du Rassemblement national français – n’est pas parvenu à détrôner la N-VA en Flandres, région belge la plus peuplée. Le raz-de-marée annoncé n’a donc pas eu lieu aux législatives… En revanche, l’extrême droite est ressortie comme le plus grand parti belge dans le cadre des élections européennes qui se déroulaient également dimanche.
La grosse poussée du Mouvement réformateur (MR, libéraux) de Georges-Louis Bouchez, qui le propulse troisième parti du Parlement national, est l’autre grande surprise de ces élections. Il ravit la place de première formation politique en Belgique francophone au PS, lequel, s’il sort globalement affaibli du scrutin, conserve une bonne position au sein du Parlement, en résistant bien à Bruxelles.
Le parti francophone de centre droit Les Engagés réalise, lui, la plus belle percée, avec neuf sièges supplémentaires. Les communistes du PTB-PVDA progressent aussi, affichant une performance historique. La sanction annoncée des écologistes, parmi les grands perdants du scrutin, a, elle, bien eu lieu.
Au pouvoir depuis 2020, la Coalition « Vivaldi » n’a plus de majorité. « Nous avons perdu », a reconnu au bord des larmes, le Premier ministre Alexander De Croo, dont le parti (Open VLD) s’est effondré. Après sa démission lundi, il va néanmoins continuer à gérer les affaires courantes en attendant la passation de pouvoir.
Bart de Wever, Premier ministre
Tous les regards sont aujourd’hui tournés vers Bart de Wever, pressenti pour lui succéder. « C’est possible », a-t-il lâché aux journalistes qui l’interrogeaient sur la possibilité d’être bientôt Premier ministre. S’il est en position de force, rien n’est encore joué.
Et comme à chaque fois en Belgique, la formation d’un gouvernement fédéral s’annonce compliquée. Dimanche soir, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, a tendu la main à Bart De Wever, redoutant sans doute qu’en Flandre, ce dernier ne s’allie aux socialistes et aux chrétiens-démocrates. « La Flandre a parlé clairement : la Flandre veut une politique plus à droite et plus flamande. Donc, cher Bart, ne gâche pas cette chance historique », a-t-il lancé.
Georges-Louis Bouchez s’est exprimé sur RTL Info sur une potentielle coalition avec la N-VA. « Nous sommes extrêmement opposés sur l’avenir de la Belgique. Sur la question socio-économique, sur la sécurité, sur la migration, nous sommes très proches », a-t-il dit.
La Belgique avait eu besoin de 500 jours lors des dernières élections de 2019 pour constituer un gouvernement , une coalition gauche-droite formée de sept partis. En 2010, un record mondial avait été établi avec 541 jours sans gouvernement…