Élections en Belgique : la triplette de scrutins fait s’écrouler le gouvernement

Laminé dans les urnes lors de la triple élection – européennes, fédérales et régionales -, le Premier ministre libéral Alexander De Croo démissionne.

Il avait survécu au « Pipigate », quand trois invités à l’anniversaire d’un ministre avaient uriné sur une voiture de police, en septembre… Il pensait boucler avec brio, le 30 juin, ses six mois de présidence tournante du Conseil de l’Union européenne… En larmes, le Premier ministre belge Alexander De Croo, 48 ans, a craqué dimanche : au soir d’une triple élection (européennes, fédérales et régionales), la défaite était trop cuisante pour son parti libéral flamand Open VLD. Dans sa région, la Flandre néerlandophone, il n’obtient que 8,3 %. La chute est encore plus vertigineuse aux européennes, où son parti dévisse à 5,51 %, loin des 17,85 % de 2019.

De Croo a présenté sa démission au roi Philippe, hier. Toute la direction de son parti a abdiqué dans la foulée. Comme les co-présidents de la formation Ecolo, laminés dans les trois scrutins (3,92 % aux européennes) ou encore François De Smet,le chef du parti francophone social-libéral DéFI (1,13 %).

En ce lundi de grande débandade, les Belges redoutent l’amorce d’une interminable crise politique. Fin 2020, l’arrivée d’Alexander De Croo à la tête du gouvernement avait mis fin à 493 jours de vacances du pouvoir.
Tout se jouera très à droite. Aux européennes, l’extrême-droite flamande Vlaams Belang coiffe d’une courte tête (13,86 %) le Mouvement Réformateur de centre-droit (MR ; 13,58 %) et les nationalistes de l’Alliance néoflamande N-VA (13,37 %).
Le clivage est aussi marqué à l’échelle fédérale. Côté francophone (sud), à Bruxelles et en Wallonie, le MR s’impose comme le premier parti. Et l’extrême droite du parti Chez nous stagne au ras des tulipes (2,8 %). Aux antipodes de la Flandre néerlandophone (nord), où l’extrême droite domine. Mais pas comme l’avaient prévu les sondages : le Vlaams Belang progresse (22 % ; +3 points), mais échoue à détrôner le N-VA (23,9 % ; 0,1 point).
La radio RTBF, qui suppute déjà de longues tractations pour former une nouvelle coalition, a choisi l’humour : sur son site, elle propose aux internautes un simulateur pour « se mettre dans la peau d’un formateur de gouvernement ».

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