Au-delà des fourneaux : Réalités et défis des femmes de la diaspora marocaine dans les ASBL

Lamin Yamina

Compétences, féminisme et égalité : un appel à une représentation juste et efficace.

La représentation des femmes de la diaspora marocaine dans les associations sans but lucratif (ASBL) est souvent cantonnée à des rôles traditionnels, notamment dans les activités culinaires. Cependant, une analyse plus approfondie révèle une dynamique complexe où les femmes moins scolarisées sont mises en avant, tandis que celles possédant des qualifications et des compétences avancées restent dans l’ombre. Ce phénomène pose des questions importantes sur l’égalité des chances et les principes féministes que défend la Belgique.

Exploitation de la naïveté : une tactique courante ?
Il est courant de voir des présidents d’ASBL mettre en avant des femmes qui n’ont pas bénéficié d’une éducation formelle, utilisant parfois leur naïveté à des fins personnelles. Cette mise en avant peut offrir à ces femmes une échappatoire bienvenue à la routine quotidienne, mais elle soulève également des questions éthiques sur l’exploitation de leur manque de scolarité. Ce phénomène va à l’encontre des principes d’égalité et de respect que prône le féminisme, soulignant le besoin de pratiques plus éthiques et inclusives.

Marginalisation des femmes qualifiées et féminisme:
Les femmes qui ont suivi des études supérieures et qui dirigent des projets innovants au sein des associations sont rarement soutenues par les milieux politiques. Ce constat est en contradiction avec les principes d’égalité des chances et le soutien aux compétences féminines. Le féminisme en Belgique lutte pour que les compétences et les réalisations des femmes soient reconnues indépendamment de leur domaine d’activité, ce qui appelle à un changement dans la façon dont ces femmes sont représentées et soutenues.

Transfert de fonds et responsabilité:
Concernant la collecte de fonds pour des causes internationales, il est à noter que certaines ASBL ont réussi à lever des sommes significatives, comme les 137 000 euros collectés suite à un séisme au Maroc. Cependant, la loi belge interdit les transferts de fonds de plus de 3000 euros, soulevant des interrogations sur la manière dont ces fonds sont gérés et s’ils parviennent réellement à leurs destinataires. La transparence et l’adhésion aux réglementations légales sont cruciales pour maintenir la confiance et l’intégrité des opérations humanitaires.

La dynamique actuelle au sein des ASBL reflète une facette de la société qui valorise certains rôles féminins tout en en marginalisant d’autres. Reconnaître et corriger cette inégalité est essentiel pour assurer une représentation juste et équilibrée des femmes de la diaspora marocaine, en leur offrant des opportunités égales de briller tant dans les associations que sur la scène politique. Il est impératif que toutes les initiatives, qu’elles soient locales ou internationales, adhèrent aux principes de transparence et de responsabilité pour véritablement honorer les droits et les compétences des femmes impliquées.

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