2024, la fin du Polisario ?
L’année qui s’annonce pourrait bien être une opportunité de voir appliquer cette autonomie et donc éteindre définitivement le Polisario et les séparatistes financés par le régime algérien.
C’est un cauchemar pour Alger, une certitude pour Rabat, une lueur d’espoir pour Tindouf. Que l’année 2024 soit l’année de la résolution définitive du conflit du Sahara marocain avec comme conséquence objective la disparition du Polisario.
Acculé par la communauté internationale à entériner l’option de l’autonomie, le régime algérien, parrain exclusif du Polisario, n’a d’autres choix que de se soumettre à cette volonté internationale ou de pousser la Polisario dans une posture extrême, y compris celle d’épouser une logique de guerre et de terrorisme. Et donc une véritable et dangereuse rupture.
Dans ce contexte international très bénéfique au Maroc, où la diplomatie marocaine a réussi de grandes performances de séduction et de conviction, le dossier du Sahara semble être porté par des vents favorables. L’option de l’autonomie est perçue dans les forums internationaux comme l’unique solution de sortie de crise. Dans toute la littérature juridique et médiatique qui traite actuellement de cette crise régionale, les termes «référendum» et «indépendance» ont disparu de la circulation. Le plafond politique fixé à cette discorde est l’autonomie sous souveraineté marocaine.
Ces dernières années ont été l’occasion pour la diplomatie marocaine de consolider cette réalité. La dernière résolution des Nations Unies votée en 2023 avait fixé ce cadre. Toute l’autonomie, rien que l’autonomie. L’année qui s’annonce pourrait bien être une opportunité de voir appliquer cette autonomie et donc éteindre définitivement le Polisario et les séparatistes financés par le régime algérien.
Trois événements majeurs peuvent accélérer la réalisation de cette mission. La première est de devoir gérer un Polisario qui assume ouvertement son rôle d’organisation terroriste. Poussés dans leurs derniers retranchements, devant affronter leurs échecs à tous les niveaux, les militaires algériens peuvent prendre le choix suicidaire de pousser le Polisario à commettre des attentats terroristes contre les territoires marocains. Devant cette hypothèse à laquelle tout le monde se prépare, la réponse inévitable est d’inscrire le Polisario sur la liste internationale des organisations terroristes.
Cette décision ne sera pas sans conséquences immédiates. Un Polisario labellisé organisation terroriste ferait du régime algérien un parrain officiel de l’activité terroriste dans la région. Déjà sous la pression d’un faisceau de suspicions d’avoir un jeu trouble avec les organisations terroristes dans la région du Sahel, le Polisario pourrait consacrer définitivement cette accusation et pousser la communauté internationale à demander des comptes à Alger. Dans ce scénario, un isolement plus grand d’Alger doublé d’un régime de sanctions internationales.
Le second événement qui pourrait accélérer la disparition du Polisario du radar régional aura un lien avec les performances diplomatiques marocaines sur la scène africaine. La fantomatique «république arabe sahraouie démocratique» , expression «institutionnelle» du Polisario, est toujours membre de l’Union africaine. Cette appartenance est à l’origine de nombreux ratages et autres blocages de l’Union africaine avec les autres regroupements régionaux comme le Japon, la Chine, la Russie, la ligue arabe ou l’Union européenne. À cause du Polisario, l’Union africaine comme organisation régionale ne peut profiter d’une plénitude des opportunités de développement et de coopération.
Un des objectifs stratégiques de la diplomatie marocaine est de convaincre les pays de l’Union africaine de se débarrasser du fardeau du Polisario dont la présence est devenue handicapante pour l’évolution de tout un continent. La mission paraît difficile, vu le positionnement pour le moment tranché de pays comme l’Algérie et l’Afrique du Sud. Mais pas impossible la prise de conscience de plus marquée des pays africains de ne pas lier leurs destins à une cause perdue.
Troisième élément qui pourrait effacer le Polisario de l’actualité est que sous la pression internationale, américaine, européenne et arabe, le régime algérien qui vit une grande période de doutes et d’interrogations puisse changer de braquet et envisager une négociation directe avec le Maroc sur le Sahara. Pour les propagandistes algériens, cette hypothèse paraît inimaginable aujourd’hui, tant le sort du régime algérien est structurellement lié au sort du Polisario. Mais ce qui apparaît impossible aujourd’hui pourrait ne pas l’être demain.
Cela dépendrait en grande partie de la force de la pression exercée par la communauté internationale sur l’institution militaire algérienne. Cela dépendra en grande partie aussi des possibles évolutions politiques internes en Algérie, surtout dans une année électorale décisive où il est question soit de renouveler un mandat à Abdelamjid Tebboune, soit de lui trouver une alternative. Même si sur le plan médiatique algérien cette réalité n’est pas encore perceptible, la relation avec le Maroc peut être déterminante dans la guerre de clans qui agit au sein du pouvoir algérien.