Attaques d’Es-Semara: la mission des Nations unies au Sahara s’en mêle, le Conseil de sécurité sera saisi

Dans le cadre de son enquête sur les attaques dont la ville d’Es-Semara a fait l’objet dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier, une équipe de la mission onusienne au Sahara (MINURSO), menée par son chef, Alexander Ivanko, s’est rendue à Rabat. Ses investigations aboutiront à un rapport qui sera remonté au quartier général de l’ONU avant d’être soumis au Conseil de sécurité.

Nouveau rebondissement, et non des moindres, dans l’affaire des graves attaques dont la ville d’Es-Semara, capitale spirituelle du Sahara, a été la cible dans la nuit du 28 au 29 octobre dernier. Saisie dès les premiers instants ayant suivi le drame, la mission onusienne au Sahara (MINURSO) mène également ses investigations. Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, accompagné d’une délégation, s’est rendu mardi 7 novembre à Rabat pour des entretiens avec de hauts responsables marocains. L’enquête de la MINURSO devra aboutir à un rapport détaillé qui sera remonté au quartier général à New York puis soumis au Conseil de sécurité.

La MINURSO a été saisie par les autorités immédiatement après les explosions. Sur place, le personnel onusien a pu constater leur localisation exacte: le quartier Essalam où deux des déflagrations ont eu lieu, le quartier Al Wahda objet d’une explosion et le quartier industriel dans la périphérie de la ville. «Ils ont pu relever qu’il n’existe aucune installation militaire ni dans ni autour de ces quartiers. Comme ils ont pu attester que toutes les victimes innocentes sont des citoyens civils», avait précisé l’ambassadeur représentant du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, le 30 octobre au siège de l’organisation à New York, à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703 sur le Sahara.

Les attaques ont coûté la vie à un jeune ressortissant marocain résidant en France, venu à Es-Semara pour demander en mariage une cousine à lui. Elles ont également fait trois blessés, dont deux se trouvent dans un état grave ayant nécessité leur admission à l’hôpital militaire de Laâyoune.

Pendant ce temps, les autorités marocaines mènent également leurs investigations, notamment pour déterminer la nature et l’origine des explosifs utilisés dans ces actes. Le procureur général près la cour d’appel de Laâyoune a, à cette fin, initié une enquête judiciaire et une équipe spécialisée de la police judiciaire est à l’œuvre.

La vérité finira par éclater. De telles déflagrations laissent des traces et, parfois, des indices techniques trahissant leur origine, ce qui va permettre au Maroc d’assurer leur traçabilité, avait ajouté Omar Hilale. Et à ce moment-là, le Maroc prendra les décisions qui s’imposerontEn attendant, il existe un faisceau d’indices probants qui versent dans la même direction, selon lui. Le premier indice est le communiqué officiel 901 qui a été publié par le Polisario, dans lequel le groupe séparatiste armé revendique des opérations armées ayant ciblé trois régions: Mehbès, Es-Semara et Farsia. «Ce communiqué parle donc explicitement des projectiles lancés vers Es-Semara dans la nuit du samedi à dimanche», avait souligné le diplomate.

Le deuxième indice est que lorsque les radios, les télévisions et les agences de presse du monde ont commencé à évoquer ces explosions, le Polisario n’a à aucun moment démenti son implication. «En l’absence de démenti de sa part, tout le responsabilise», tranchait Omar Hilale. Le silence du Polisario confirme que c’est bien cette organisation qui est derrière ces explosions. Légaliste, le Maroc attend patiemment la fin de ces enquêtes. Mais une chose est certaine: ces crimes ne resteront pas impunis.

 

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