Maroc : deux journalistes français expulsés ce mercredi pour un projet d’article sur les autorités et le système sécuritaire

Deux journalistes français ont été expulsés mercredi du Maroc où ils travaillaient sur un article sur les autorités et le système sécuritaire, a indiqué l’un des reporters à l’AFP. Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante, ont été interpellés dans la nuit de mardi à mercredi à leur hôtel à Casablanca, « sans explication« , a déclaré M. Müller.

Une dizaine d’hommes en civil les ont amenés à l’aéroport de la ville où ils sont restés plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire avant d’être expulsés, a-t-il ajouté. Sollicitées par l’AFP, les autorités marocaines n’ont pas commenté dans l’immédiat.

Pendant cinq jours, les deux reporters avaient notamment enquêté sur le roi Mohamed VI et ont rencontré des « personnalités marocaines surveillées« , a expliqué M. Müller à l’AFP. « C’est pour ça qu’on a été arrêtés, il n’y a pas d’autre explication« , a-t-il estimé, qualifiant son arrestation de « purement politique« .

L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, sur la plateforme X (ex-Twitter) « une atteinte brutale et inadmissible à la liberté de la presse« . Ces expulsions surviennent sur fond de tensions dans les relations entre le Maroc et la France, qui se sont de nouveau manifestées après le séisme ayant frappé la région de Marrakech le 8 septembre.

« Les journalistes français expulsés s’étaient rendus au Maroc en tant que touristes et n’ont demandé aucune accréditation pour exercer leurs missions. C’est tout à fait normal qu’ils fassent l’objet de décision d’expulsion du territoire de la part des autorités administratives« . C’est ce qu’a précisé le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors du point de presse hebdomadaire à l’issue du conseil de gouvernement.

Par ailleurs, le responsable a relevé que le séisme d’Al Haouz a fait l’objet d’une couverture médiatique internationale importante : « Pas moins de 312 journalistes étrangers, représentant 90 médias se sont rendus au Maroc et ont pu se déplacer librement dans les zones concernées et communiquer avec les populations sinistrées« , a-t-il affirmé. Et d’ajouter que parmi ces journalistes, « 78 sont de nationalité française représentant 16 médias, dont 13 ont été accrédités pour la couverture de cet événement tragique« , notant que « même si ces couvertures n’étaient parfois pas objectives, ces journalistes n’ont fait l’objet ni de harcèlement ni de quoi que ce soit au cours de l’exercice de leurs missions, ce qui reflète que le Maroc est un pays de libertés ».

 

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