L’Exécutif des musulmans en recours d’urgence devant le Conseil d’Etat
L’avocat Alexis Deswaef explique que l’action a pour but de dénoncer la création du Conseil musulman de Belgique « téléguidé » par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. Il est question de manque de transparence et de règlement de compte personnel dans le chef du libéral flamand.
L’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) lance un recours en extrême urgence auprès du Conseil d’Etat contre l’arrêté royal du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, a confirmé au Soir l’avocat Alexis Deswaef. Le recours sera déposé dans les prochains jours, avant le 26 juin, date à laquelle l’EMB sera démis de ses prérogatives.
Le recours a une double motivation. Il conteste la reconnaissance d’un nouvel organe représentatif du culte musulman, soit le Conseil musulman de Belgique (CMB) créé le 6 juin dernier et appelé à se substituer à l’EMB. Il dénonce le retrait de la reconnaissance de l’EMB qui en découle.
Alexis Deswaef explique que « cette ingérence du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne dans le culte musulman est inacceptable. Ce nouveau Conseil musulman de Belgique n’est pas représentatif et est une création téléguidée par le ministre ». Il reproche au libéral flamand d’avoir manqué de transparence dans le processus qui a mené à la création du Conseil musulman de Belgique et de ne pas avoir respecté le délai qu’il avait lui-même fixé en septembre prochain pour laisser le temps à l’EMB d’expédier les affaires courantes.
L’Arrêté Royal du 29.9.2022 reconnaît la compétence du Bureau de l’EMB jusqu’au 14 septembre prochain. L’article 2. § 1. stipule que «les rapports avec les autorités civiles sont assurés provisoirement par le Bureau de l’Exécutif des musulmans de Belgique. L’article 2 cessera de produire ses effets le 14 septembre 2023».
« Le ministre Van Quickenborne a voulu se faire le scalp de l’EMB. On imagine difficilement qu’il puisse se comporter ainsi avec les autres cultes reconnus », commente Alexis Deswaef.