Double appel à faciliter l’emploi des immigrés « hors UE »
Bouchaib El bazi
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Ce vendredi, le conseil socio-économique de Flandre (SERV) a remis un nouveau rapport sur la politique de l’emploi au gouvernement flamand.
Sa recommandation principale ? En faire davantage pour que de la main-d’œuvre hors de l’Union européenne (UE) puisse être sollicitée. Un avis guère surprenant. La Flandre, bien davantage que les Régions wallonne et bruxelloise, fait face à des pénuries de main-d’œuvre criante. Cette année, l’agence flamande pour l’emploi (VDAB, l’équivalent du Forem en Région wallonne) a déjà dressé une liste de 234 professions pour lesquelles il existe un goulet d’étranglement. Plus de 120 000 postes sont vacants. Pour y remédier, les entreprises devraient pouvoir recruter plus rapidement et plus facilement des travailleurs en dehors de l’UE, conseille le SERV. Syndicats et employeurs réunis en son sein demandent donc que la liste des emplois peu qualifiés pour lesquels la migration économique est possible soit plus précise et corresponde mieux aux pénuries réelles. Ces postes ne sont en effet pas automatiquement éligibles à la migration économique. Ils doivent d’abord figurer sur une liste officielle. Ce n’est qu’après que les employeurs peuvent commencer à embaucher un ressortissant « hors UE ».
Le conseil tombe d’autant mieux que ce vendredi, une étude de l’Université de Gand (Ugent) montre que la Belgique est l’un des pays membre de l’UE où les migrants hors UE ont… le plus de difficultés à trouver un emploi. Un comble, donc, d’autant que la Belgique reste loin de l’objectif de la Vivaldi d’un taux d’emploi de 80 %. Certes, cet objectif a été fixé à l’horizon de 2030, mais vu les chiffres actuels (75 % en 2022, moins de 70 % à Bruxelles et en Wallonie), « il faut s’efforcer d’activer le groupe des inactifs, qui est plus de cinq fois plus important (que celui des demandeurs d’emploi, au nombre de 225 000) », peut-on lire dans l’étude. Avec 1,27 million de personnes inactives en 2022, soit 20,9 % des 25-64 ans, la Belgique est l’un des cinq pays européens où plus d’une personne sur cinq dans la population recrutée n’est ni employée ni à la recherche d’un emploi. Parmi eux, le groupe des immigrés extracommunautaires reste un problème, rappelle l’UGent. Seule la moitié d’entre eux travaillent, en Belgique, et parmi ceux qui travaillent, près de quatre sur dix sont surqualifiés pour leur emploi. Stijn Baert, professeur à l’UGent, souligne que le problème n’est pas uniquement wallon ou bruxellois. « Oui, la Flandre a un taux de chômage très bas, mais en termes d’inactivité, nous sommes un élève très médiocre. Le fait que, malgré les promesses coûteuses, nous soyons encore loin de ce chiffre d’un taux d’emploi de 80 % doit être imputé à l’absence de réformes du marché du travail. »