Circuler en ville devient un véritable cauchemar pendant le mois du Ramadan. Les comportements inciviques sont très fréquents sur la route, ce qui augmente le risque des accidents. Le point avec l’Agence nationale de la sécurité routière.
Chaque année pendant le mois du Ramadan, la circulation devient infernale dans les grandes villes comme Casablanca. Embouteillages et bouchons interminables, comportements irresponsables dans la conduite et non-respect du Code de la route, des klaxons utilisés à tort et à travers, des conducteurs à bout de nerfs, des altercations entre les usagers de la route… ce qui augmente le risque d’accidents. «Nous avons généralement un mode de vie différent au cours de ce mois saint en termes d’alimentation, de sommeil ou même d’horaires. Ceci pose des défis bien particuliers sur les routes, étant donné que ces changements engendrent conduite agressive, distraction, fatigue et somnolence au volant. À cela s’ajoute l’infraction principale de la vitesse excessive, notamment durant la période pré-ftour, connue traditionnellement comme étant un moment fort de rassemblement familial», déclare au «Matin» Abdessadek Maafa, directeur du pôle Communication, éducation et prévention routière à l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA).
Malgré les risques, le nombre des accidents de la route baisse pendant Ramadan
Le responsable affirme, par ailleurs que le nombre d’accidents n’augmente par pendant cette période, contrairement à ce que l’on pourrait croire. «Comparés aux données enregistrées pendant les périodes juste avant et juste après le Ramadan, les nombres d’accidents et de victimes enregistrés durant ce mois sacré affichent des baisses», souligne Maafa.
Ce dernier rappelle qu’en raison des spécificités de ce mois sacré, la NARSA a lancé, comme de coutume, une campagne de sensibilisation multimédia aux exigences de sécurité routière durant cette période. «La NARSA s’est investie fortement pendant le mois du Ramadan pour toucher tous les usagers de la route, les exhortant à faire preuve de vigilance accrue et d’incarner les valeurs de ce mois saint sur la voie publique. Dans ce cadre, nous avons produit et diffusé un arsenal de produits audiovisuels sur les chaînes télévisées, les stations radiophoniques et les supports digitaux de la NARSA», indique notre interlocuteur. «Nous avons ainsi procédé à la diffusion d’un spot mettant l’accent sur l’importance de se conformer aux exigences de la sécurité routière pendant le mois du Ramadan, notamment pendant la période précédent Al-Iftar et une saga de six épisodes animée en 3D et intitulée «Farid et Frida» confrontant un couple à des situations routières diverses à même de toucher tous les usagers de la route et d’aborder les causes récurrentes des accidents de la circulation. La NARSA a également produit un spot cinématographique traitant, à travers une approche tragique, des causes sociales et psychiques des accidents impliquant les usagers vulnérables», développe-t-il.
Conseils aux conducteurs pendant le Ramadan
Par le biais de sa campagne de communication, la NARSA prodigue un ensemble de conseils pour réduire le stress de la conduite pendant le Ramadan et les risques d’accidents y afférents. Ainsi, l’Agence recommande aux conducteurs de profiter des premières heures du matin pour les grands départs, car on n’est généralement pas fatigué ou incommodé par le jeûne durant cette période de la journée. Il faut aussi veiller à avoir un sommeil suffisant et dans le cas où le conducteur se sent fatigué ou somnolent, il doit absolument s’arrêter pour se reposer avant de se remettre au volant. La patience doit plus que jamais être de mise et il est également conseillé de s’attendre aux erreurs des autres usagers de la route en gardant toujours une distance de sécurité.
La NARSA exhorte, en outre, les conducteurs à ne pas enfreindre la vitesse réglementaire en se précipitant avant la rupture du jeûne, car ce comportement à risque peut provoquer l’irréparable. Les conducteurs sont également appelés à éviter les embouteillages et les heures de pointe pour ne pas avoir à se précipiter et à augmenter la vitesse. À tout ceci s’ajoutent les exigences habituelles en termes de sécurité routière, notamment le port de la ceinture de sécurité et du casque pour les usagers des deux et trois roues, le respect des passages piétons, de la signalisation routière ainsi que le non-usage du téléphone au volant.