Viol d’une mineure : Levée de boucliers après une sentence très clémente…
Grande consternation dans les rangs des mouvements féministes que ce soit le Forum Marocains des Filles, l’Association Tahadi pour l’Egalité et la Citoyenneté, l’ONG Touche Pas à Mon Enfant ou encore les Ittihadiates de l’USFP
Toutes ces associations et bien d’autres ont exprimé dans des communiqués rendus publics leur grande déception et leur profonde indignation au sujet d’un verdict rendu tout récemment par la Cour d’Appel de Rabat dans le procès des violeurs d’une mineure de 11 ans. Un acte criminel ayant entrainé une grossesse à très haut risque pour la santé de la victime. Les agresseurs ont été condamnés à une peine d’emprisonnement de deux ans.
Pour ATEC, les peines de prison infligées aux accusés, allant de un an et demi à deux ans, représentent une grave atteinte aux droits fondamentaux de l’enfant, à sa dignité et aussi à l’intégrité de la fillette victime et de sa famille. L’association n’arrive toujours pas à concevoir un verdict qui a fait bénéficier des monstres des conséquences atténuantes pour un crime aussi ignoble où les trois violeurs ont prémédité, à tour de rôle et de manière répétitive et en utilisant souvent une arme blanche, pour commettre leur acte criminel atroce et satisfaire leurs désirs sauvages sans le moindre sens de retenu ou de regret.
Ceci étant, ATEC reste consternée par l’usage des conséquences atténuantes et la réduction des peines dans affaires pareilles où la victime est une mineure, alors que les articles 486 et 488 du Code Pénales prévoient des peines allant entre 20 et 30 ans.
Sachant que dans le cas échéant, les prédateurs se sont habitués à abuser sexuellement de la fillette avec l’usage de la force et ce, chaque mercredi, journée du Souk hebdomadaire, profitant ainsi de l’absence des habitants du Douar.
Pour sa part, le Forum Marocain des Filles qualifie ce verdict d’injuste car il a détruit davantage la vie d’une fillette de 11 ans d’un crime atroce. Pour cette ONG, une décision pareille serait loin de dissuader les autres prédateurs à commettre leur odieux forfait : « Par conséquent, nous, au sein de notre association, condamnons fermement cette décision et exigeons sa révision, car nous considérons qu’elle n’est pas conforme à l’esprit de la loi pénale marocaine, ni aux principes des Droits de l’Enfant, ni aux pactes internationaux ratifiés par le Maroc en la matière ».
Même indignation auprès des femmes socialistes de l’USFP et certainement de tous les parents marocains. En effet, face à un crime abject, la condamnation ne peut être que ferme. Idem pour le soutien à la victime et à sa famille qui ne peut être que total et inconditionnel.
La société marocaine exige l’intransigeance de la justice quand il s’agit des enfants victimes de pédophilie, et exige des peines maximales pour les auteurs afin qu’ils puissent servir d’exemple.
Parallèlement, le cas de la fillette de ce Douar se trouvant dans les environs de Tifelt nous interpelle tous et tire la sonnette d’alarme sur la décadence des valeurs humaines dans la société marocaine
La petite fille de Tifelt est certes victime d’un acte criminel commun à toutes les sociétés du monde, mais elle est aussi et surtout victime d’une société marocaine pauvre en actes de solidarité et d’accompagnement de tous ces enfants des Douars et patelins misérables du pays où le minimum d’une vie décente n’est toujours pas possible.
La fillette ‘‘Sa’’, 11 ans, n’est pas scolarisée. Elle a deux sœurs. Son père est un berger. D’une famille très pauvre, ‘‘Sa’’ passe l’essentiel de son temps dans les travaux domestiques. Ses violeurs sont des voisins. L’un d’eux est marié et a des enfants. On peut déduire facilement qu’Al Hogra est, entre autres, derrière leur acte criminel sauvage.
Avec ses bourreaux condamnés à seulement deux ans de prison ferme, la petite ‘‘Sa’’ sera, bientôt, condamnée à son tour à croiser ses violeurs. Une pénible cohabitation dans la douleur au quotidien. Hallucinant et inadmissible !