Sommet Union européenne-Union africaine, de grandes ambitions pour une réalité complexe
La rédaction
Les 17 et 18 février se tiendra à Bruxelles un sommet Union européenne-Union africaine. L’occasion d’aborder les questions sécuritaires et économiques. Plus largement, à travers ce sommet, c’est la place du continent dans l’architecture de la gouvernance mondiale qui est aussi interrogée.
“Le sommet UE-UA va-t-il refaçonner les relations Europe-Afrique ?” interroge African Business. Selon les vœux d’Emmanuel Macron, à l’origine de ce sixième sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) qui se tiendra à Bruxelles les 17 et 18 février, il s’agit ni plus ni moins que de “réviser complètement” la relation UE-Afrique. Le président français a l’ambition de “reforger un New Deal économique et financier avec l’Afrique”, d’“établir un véritable système de paix et de prospérité pour renforcer les investissements dans les économies africaines” et enfin de “construire [un] avenir partagé”, comme le rappelle African Business.
Il est revenu à Macky Sall, président tout juste nommé de l’Union africaine, d’exposer les attentes africaines. Le président sénégalais a ainsi énuméré un certain nombre de sujets vitaux pour le continent, notamment l’accès au financement, l’accès aux vaccins contre le Covid-19, l’investissement dans les infrastructures, le soutien au secteur privé, la paix et la gouvernance.
Quand Takuba vacille
La situation au Sahel sera discutée, d’autant qu’“Emmanuel Macron peine à faire émerger la Task Force Takuba alors que se posent de plus en plus de questions sur l’avenir de la force Barkhane”, analyse La Tribune Afrique.
La force européenne Takuba a été lancée en mars 2020 avec plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Grèce, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Italie, Roumanie). Or elle vacille déjà, depuis que le Mali a demandé au Danemark, le 24 janvier, de retirer ses 90 soldats à peine arrivés, arguant, rappelle Maliweb, que “ce déploiement est intervenu sans son consentement”. En outre, si la Belgique et les Pays-Bas ne s’impliquent qu’a minima, l’Allemagne a refusé d’y envoyer ses forces.
“L’Europe pourra-t-elle venir au secours d’une France qui s’ensable dans le dossier malien ?” interroge La Tribune Afrique, tandis que Maliweb se demande si cette exigence de retrait faite au Danemark n’a pas été “une déclaration de guerre par procuration à la France”.
Dans le même temps, “le Mali n’ira pas à Bruxelles”,indique la Deutsche Welle, qui précise qu’outre le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, deux autres États de la région sahélienne dirigés par des militaires putschistes, ne seront pas présents. Tous ont été suspendus par l’Union africaine.
Un New Deal gagnant-gagnant ?
La question des échanges commerciaux sera également discutée lors de ce sommet. “Qu’est-ce que l’Afrique a à gagner et comment les dirigeants africains