Des milliers de personnes y compris des étudiants, des commerçants, des personnes âgées, et aussi des femmes sont bloquées dans le monde.
Tous les pays du monde sont entrain de rapatrier leurs citoyens mais le Maroc n’en veut pas de ses propres.
Au mois de Novembre , le gouvernement marocain avait pris la décision de fermer ses frontières en vue d’endiguer au mieux l’épidémie de coronavirus. Une annonce qui avait pris de court de nombreux citoyens marocains en déplacement à l’étranger et qui n’ont pas eu l’autorisation de retourner au Maroc. Ne pouvant toujours pas rentrer chez eux et étant toujours coincés à l’étranger, ils vivent un véritable calvaire. Le royaume chérifien refuse également de les rapatrier.
Depuis le 29 Novembre dernier, le Maroc a fermé ses frontières afin de lutter au mieux contre la pandémie de Covid-19. Si les touristes séjournant au Maroc ont pu retourner chez eux grâce à des vols spéciaux, nombreux sont les citoyens marocains qui n’ont pas eu l’autorisation de rentrer chez eux. Ils sont aujourd’hui toujours bloqués à l’étranger et tentent désespérément d’interpeller les autorités du pays par tous les moyens en les implorant de pouvoir rentrer chez eux.
“Faut-il entamer une grève de la faim pour qu’enfin ils se soucient de nous ? On veut rentrer chez nous”, a notamment martelé un citoyen manifestant, son passeport à la main, devant le consulat du Maroc à Istanbul. Des phrases poignantes également entendues dans d’autres pays d’Europe le samedi 15 Janvier. Des dizaines de Marocains se sont réunis devant leur consulat en Turquie , France, ou encore Espagne afin de prier leur royaume de rapatrier les milliers Marocains coincés à l’étranger.
Leurs vidéos, pétitions, campagnes sur les réseaux sociaux ou encore leurs lettres adressées au roi n’ont néanmoins toujours pas porté leurs fruits. Le royaume s’est donné pour objectif de limiter avant tout les risques de contagion du virus.
Des mesures d’accompagnement
Des milliers de Marocains se retrouvent donc dans une situation de plus en plus critique. Parmi eux, Hamza, par exemple, n’a plus aucun espoir. « Ma fille nécessite un suivi médical lourd qui avait débuté au Maroc. Il est difficile de tout recommencer à zéro ici. Ça me tue de laisser ma fille s’enfoncer sans pouvoir rien faire. »
“Certains consulats restent injoignables. Plusieurs personnes malades et âgées sont toujours livrées à elles-mêmes”.
“Nous nous sentons humiliés lorsque nous voyons les autres pays rapatrier leurs citoyens”
“Nous sommes physiquement détruits. Nous nous sentons humiliés lorsque nous voyons les autres pays rapatrier leurs citoyens, y compris depuis le Maroc. Pourquoi ce silence de mort ?”, a déclaré Mohamed, étant bloqué seul en Turquie.
Le silence interminable du royaume est le plus compliqué pour ces citoyens marocains. “Ces gens ont l’impression qu’ils ne rentreront jamais dans leur pays. C’est le problème depuis le début : il n’y a pas de visibilité. L’État se doit de fixer une date de retour, quitte à revenir dessus si les conditions sanitaires ne le permettent pas. J’ai l’impression qu’ils ont peur d’annoncer (31 Janvier ) comme date définitive qu’ils ne pourront pas tenir. C’est lié à la relation de confiance entre l’État et les citoyens au Maroc”.
Le système de santé défaillant du pays est particulièrement la cause de ce silence. Le nombre de médecins est trop peu important par rapport aux 36,5 millions d’habitants et les infrastructures médicales sont insuffisantes. Le Maroc ne compte que 1642 lits en réanimation. Un état d’urgence sanitaire drastique a été établi dès le début de la pandémie. « Cela nous a permis d’éviter des dizaines de milliers de morts. Mais cela dévoile aussi l’état pitoyable de notre santé publique, délaissée et méprisée par tous les gouvernements depuis vingt ans », a ajouté Mohamad.