«Ne participez pas à la Boum2»: ceux qui braveront l’interdit au bois de La Cambre sont prévenus

Belga

La tension monte autour de La Boum 2. Après la suppression de la page Facebook, c’est parquet, police et Bourgmestre de Bruxelles qui somment les fêtards à ne pas rejoindre La Cambre ce 1er mai. Les autopompes seront sur place. Et ça verbalisera. On craint une convergence des complotistes, anti-vax et gros bras sur le site.

«Ne venez pas»: c’est en substance le mot d’ordre des autorités bruxelloises, sur des charbons ardents à la veille de La Boum2, événement festif et sans doute protestataire prévu ce samedi 1er mai au bois de La Cambre, tout juste un mois après la première Boum qui avait médusé le pays par ces affrontements entre jeunes et forces de police.

Ainsi, le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles et le parquet de Bruxelles diffusent ce vendredi 30 avril un communiqué commun invitant à ne pas se rendre à la «Boum 2», annoncée pour samedi dans le Bois de la Cambre. 9.000 personnes se sont dites «intéressées» par cet événement publié sur Facebook, désormais supprimé du réseau social. Mais autour de cette page stricto-sensu, d’autres organisations, associations et groupes s’organisent aussi pour assurer une présence ce 1er mai.

«L’autorisation n’a pas été donnée»

«L’autorisation n’a pas été donnée pour l’événement La Boum 2, annoncé sur les réseaux sociaux et qui devrait avoir lieu dans le Bois de la Cambre samedi, le 1er mai. La police surveillera l’événement et renforcera sa présence», annoncent de concert les autorités.

«Nous conseillons donc à tous de ne pas participer à cet événement. Il est important de continuer à respecter les mesures sanitaires. Si nécessaire, la police interviendra. Vous risquez donc une amende ou une arrestation administrative», ont-elles insisté.

Le parquet de Bruxelles tient aussi à rappeler que «toute personne verbalisée pour le non-respect des mesures sanitaires lors de cet événement sera poursuivie conformément aux directives de politique criminelle en vigueur».

Facebook coupe le son

Ce jeudi 29 avril, en concertation avec le parquet de Bruxelles, Facebook a supprimé la page de l’événement « La Boum 2 ». Plus de 28.000 personnes suivaient l’événement, dont environ 9.000 avaient déclaré qu’elles y participeraient, selon le collectif L’Abîme, qui l’a créé.

Le représentant de ce collectif a été interpellé par la police mardi et auditionné. Il a été relaxé à l’issue de son audition et son téléphone a été confisqué pendant 24 heures.

Plus tôt dans la semaine, Philippe Close avait annoncé qu’il ne serait pas question de fermer le bois de La Cambre ce 1er mai. Il avait enjoint les potentiels fêtards à ne pas se rendre à La Boum2, se référant à la saturation des soins intensifs bruxellois constatée lors de l’incendie mortel de Cureghem, à Anderlecht, lors duquel un seul lit restait disponible dans les hôpitaux de la capitale. «Ce n’est pas le moment de faire la fête alors que les hôpitaux sont pleins», pointait Close.

Complotistes et casseurs

Ce 28 avril, un article de nos confrères de Moustique a aussi fait état de risques de débordements sur La Boum 2. Outre le milieu culturel, les associations citoyennes et les distributeurs de câlins gratuits, des organisations complotistes, anti-Vax, militants gauchos, casseurs d’extrême droite annoncent aussi leur présence.

Après une virée sur des systèmes de messagerie cryptés, Moustique parle en effet de «d’ex-para-commandos, groupes issus du monde de la sécurité privée ou de salles de sport de combat. Des profils dangereux, très complotistes». Si ces profils convergent au Bois de La Cambre, la première Boum du 1er avril, avec les bris de bouteilles et braseros des jeunes, prendrait des airs de goûter d’anniversaire.

Le mouvement citoyen «Trace ton cercle», qui mène depuis plusieurs mois des actions pacifiques pour tenter d’attirer l’attention du gouvernement sur la situation des jeunes en ces temps de Covid, appelle les autorités bruxelloise et fédérale «à sortir de leur posture répressive» à la veille de «La Boum 2» qui doit se tenir dans la capitale.

«Il n’y a, dans les déclarations récentes de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden ou du bourgmestre de Bruxelles Philipppe Close, pas beaucoup d’empathie vis-à-vis de la jeunesse. Aucune écoute des frustrations et du mal-être que celle-ci exprime. Or, nous aimerions voir, dans l’État de droit dans lequel nous vivons et votons, un dialogue constructif et une planification réfléchie», écrit le mouvement dans un communiqué.

«Nous avons plus l’impression de voir de l’intimidation et un discours répressif. Décider d’une démonstration de force disproportionnée face à des jeunes qui se retrouvent paisiblement est une responsabilité politique», ajoute-t-il.

«Il ne s’agit pas ici de contester le bien fondé des mesures contre la propagation du virus mais de défendre quelque chose de plus important encore: la santé mentale des jeunes, enjeu de santé au moins aussi important à nos yeux que la lutte contre le virus et totalement ignoré pendant plus de six mois», poursuit le collectif.

Ce dernier appelle dès lors les autorités» à sortir de leur posture répressive et de leurs centres de crise ce samedi» et d’aller «à la rencontre des jeunes là où ils seront».

«Et surtout, il est de votre responsabilité d’encadrer les évènements et d’assurer la sécurité de tous, y compris celle des participants. Pas de canon à eau, pas de cavalerie contre les jeunes qui seront là de manière pacifique et festive, mais un dialogue», conclut le mouvement.

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