La police a fait usage de canons à eau ce jeudi en fin d’après-midi à Bruxelles pour disperser entre 1.500 et 2.000 personnes rassemblées dans un parc pour une fête malgré l’interdiction des autorités en raison de la pandémie de coronavirus.
Les policiers, déployés par dizaines, à cheval ou à pied, en équipements antiémeutes, ont essuyé des jets de projectiles au moment d’intervenir. Les vitres d’une camionnette de police et le pare-brise d’un camion de la cavalerie ont d’ailleurs été cassés.
D’après des sources officielles, trois policiers ont été blessés. L’un d’eux touché à la tête a été transporté à l’hôpital. Les jours de ces policiers ne sont toutefois pas menacés.
Parmi les participants au rassemblement, huit ont également été blessés. Parmi eux, deux ont reçu des soins sur place et deux blessés légers ont été emmenés à l’hôpital. Les blessés ne sont pas tous liés à l’intervention policière. Il y a par exemple un participant qui a été blessé par une barre de fer lancée par un autre participant.
Au total, 14 personnes ont été arrêtées administrativement et une autre judiciairement, selon un bilan communiqué vers 21h15 par la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Ilse Van de keere.
«On a prévenu à plusieurs reprises les gens qu’on allait les disperser», explique Ilse Van de keere. «Les chiens de la brigade canine et les cavaliers étaient en seconde ligne, derrière les rangées de policiers d’intervention. L’arroseuse a été utilisée à plusieurs reprises, parce que les gens revenaient. On a dû faire la même manœuvre à plusieurs reprises
Les pelouses du parc du Bois de la Cambre n’étaient pas encore totalement évacuées en début de soirée. Il restait sur place une centaine des «1.500 à 2.000» personnes qui s’y étaient réunies dans l’après-midi.
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Hier mercredi, le parquet de Bruxelles avait prévenu que l’appel lancé sur les réseaux sociaux à rallier ce parc le 1er avril pour une fête était illégal en raison des restrictions anti-Covid.
Le parquet avait déploré l’organisation d’»un faux événement intitulé + La Boum +», avertissant que les participants s’exposaient à des poursuites judiciaires, «vu les risques engendrés par les grands rassemblements».
«J’étais simplement là pour dire qu’on a le droit de fréquenter un lieu public, pas pour manifester», a dit un des participants, Selim Jebira, «et on s’est fait gazer sans aucune raison».
Des images montraient des groupes de jeunes gens en train de chanter, danser, se filmant au téléphone portable.
Selon les médias, les policiers ont essuyé de jets de bouteilles et de canettes de bière au moment de la dispersion, et des débris de verre auraient aussi fait plusieurs blessés parmi les manifestants.
«Les gens ont besoin de prendre l’air, mais on ne peut pas tolérer de tels rassemblements dans le bois de la Cambre après avoir observé encore cette après-midi avec le directeur de Saint-Pierre les efforts fournis au centre de vaccination pour combattre ce virus», a réagi sur Twitter le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close.
«Les personnes qui n’obtempèrent pas aux injonctions de la police risquent l’arrestation et des poursuites. Merci à la police pour le travail difficile et aux gens qui respectent les règles depuis plus d’un an», a ajouté l’élu socialiste.