Algérie: Crise de liquidité, pénurie et hausse excessive des prix de denrées alimentaires… «Le pays s’achemine petit à petit vers la pente du Venezuela»

Gherrabi

Dans un contexte de récession causée par la chute des prix dans le secteur pétrolier, soit le secteur générant le plus de revenus pour le pays (96 %). En outre, nonobstant l’augmentation du coût de la vie en Algérie, les habitants subissent également une pénurie de denrées alimentaires,… et de tous types de biens de consommation courante.

La situation d’hyperinflation en Algérie, comparable aux épisodes vécus par l’Allemagne après la première guerre mondiale, ou par le Zimbabwe à la fin des années 2000, entraîne des pénuries massives en termes d’alimentation et de santé. Des produits de première nécessité sont devenus introuvables sur le territoire vénézuélien, comme le poulet, les fruits, les légumes… mais aussi les médicaments. Dans son dernier rapport, l’International crisis group (ICG) avertit que l’Algérie risque d’entrer dans une crise économique dès l’année 2019, qui coïncide avec l’élection présidentielle.

Comment le pays en est arrivé là

Déjà en crise et isolé depuis bien longtemps, le Venezuela traverse actuellement une phase de turbulences. Alors que le président Abdelmajid Tebboune – considéré comme illégitime par le peuple algérien. L’Algérie a été gâté par la nature, le pays regorgeant de pétrole, le revers de la médaille est que cette abondance d’or noir avait incité mafia militaro-politico-financière algérienne à trop miser dessus au détriment des autres pans de l’économie. Résultat : une économie insuffisamment diversifiée, le pétrole représentant plus de 90% de ses recettes d’exportations. Il n’y a jamais eu diversification de l’économie. Les différents gouvernements et les classes dominantes se sont répartis la rente pétrolière. La politique économique est un désastre. Il n’y a pas d’importations, les denrées de première nécessité se font rares, les prix des produits encore disponibles sont très élevés, et ils augmentent avec la pénurie.
Afin d’éponger ces déficits publics abyssaux, Alger a fait tourner la planche à billets à plein régime. Ainsi, la quantité de monnaie a explosé, sans contrepartie productive. Mécaniquement, la valeur du dinar s’est effondrée face au dollar. Les réserves de change de l’Algérie s’érodent à un rythme tel qu’elles risquent d’être totalement asséchées. Les conséquences d’une telle perspective seraient tellement lourdes sur les plans économique et politique que des spécialistes n’excluent pas, toutes proportions gardées, un scénario semblable à celui du Venezuela.

La crise de liquidité

Au vu de la crise de liquidité qui perdure dans le pays, le « président » Tebboune a ordonné la fermeture des comptes commerciaux et l’interdiction de leur ouverture au niveau d’Algérie Poste.
A travers la clôture des comptes de registres commerciaux tout en empêchant leur ouverture auprès d’Algérie Poste; le président de la République vise à réguler les transactions de capitaux et atténuer la crise de liquidités.

Dorénavant, les comptes commerciaux (avec registre de commerce) seront du ressort des banques, indique-t-on. L’objectif étant, avant tout, de régler le problème du manque de liquidité absorbée par les transactions commerciales.

Dans le même sillage, le « Chef de l’Etat » a ordonné l’autorisation exceptionnelle d’ouverture des comptes courants postaux (CCP) chez Algérie Poste; au profit des commerçants vivant dans les régions du Sud du pays et qui ne disposent pas d’agences bancaires dans leurs localités.

L’huile de table

A moins d’un mois du Ramadan, la tension augmente sur certains produits alimentaires qui connaissent des hausses de prix en Algérie. Depuis quelques jours, un produit fait particulièrement parler de lui : l’huile de table.

Dans les magasins et les grandes surfaces, c’est la ruée. En dépit d’une production abondante, l’huile de table se fait rare dans les magasins, alors que le gouvernement observe un silence étrange.

Une hausse excessive des prix du poulet et de la viande blanche en général durant le mois sacré du Ramadan.

Le marché algérien a récemment connu un hausse record du prix de la viande blanche, alors que le prix d’un kilo de poulet a atteint 350 à 400 dinars ce jeudi 18 mars, tandis que le prix de la dinde oscille autour des 700 dinars le kilogramme en Algérie.
Face à une telle situation, une campagne de boycott, a été lancée à travers les réseaux sociaux, par les associations et citoyens dans le but est d’alerter sur son prix excessif.

Du côté des rayons des légumes, les hausses sont également perceptibles : la courge et la tomate à 100 DA le kilogramme, la pomme de terre à plus de 60 DA le kilo, les oranges à 170 DA/kg, pour ne citer que ces produits, connaissent un renchérissement par rapport à un mois de cela. Les pâtes alimentaires sont également touchées par une hausse des prix. Les viandes ne sont pas en reste : 1 500 DA/kg pour la viande ovine, 1 300 DA/kg pour la viande bovine. Mais c’est surtout le prix du poulet qui bat des records ces temps-ci avec 410 DA/kg.
Autant dire qu’il y a peu d’alternatives pour les ménages. Les fruits, comme l’orange et la banane, connaissent eux aussi une forte hausse : une moyenne de 160 DA/kilo d’oranges et jusqu’à 270 DA pour un kilogramme de banane….

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