Affaire des licenciements dits « économiques » : Royal Air Maroc aurait délibérément mis en danger des milliers de passagers

La rédaction

Dans une réponse déposée au Tribunal
Social de Casablanca , Maître Bassamat,
avocate de Royal Air Maroc , affirme que sa
cliente a affiché la liste des pilotes à
licencier du 4 au 18 mai 2020 dans les
locaux de la Compagnie conformément à
l’article 96 du règlement intérieur de celle-ci .
Par ailleurs RAM a continué à faire voler la majorité des pilotes concernés par le licenciement jusqu’au 25 août 2020 dans une négligence totale de la sécurité de ses passagers.
Or , selon l’agence américaine de l’aviation civile FAA , la frustration, la colère, les dettes ou les problèmes personnels constituent autant d’éléments qui peuvent pousser un pilote de ligne au suicide, emportant dans la mort des centaines de passagers. Outre le vol Germanwings, précipité sur une montagne par son copilote Andreas Lubitz , une dizaine d’exemples ont été recensés depuis 1982.

Le 7 avril 1994 : un employé de la FedEx, en voie de licenciement, tente de détourner un avion cargo de la compagnie pour le faire s’écraser et obtenir des indemnités pour sa famille. Après un violent combat, il est maîtrisé par l’équipage.
Le 19 décembre 1997 : une demi-heure après son décollage de Djakarta à destination de Singapour, un Boeing 737 de la compagnie singapourienne SilkAir plonge dans une rivière et s’écrase près de Palembang, sur l’île de Sumatra, faisant 104 morts. Les enquêteurs américains concluent au suicide du pilote, malgré des boîtes noires inexploitables — car elles avaient été débranchées avant le crash. Pour le bureau d’enquête indonésien, rien n’étaye cette version. La presse, qui avançait la thèse du suicide, avait précisé que le commandant de bord venait de faire l’objet d’une sanction disciplinaire, avait été rétrogradé et croulait sous les dettes.
Le 31 octobre 1999 : un Boeing 767 d’EgyptAir s’abîme dans l’Atlantique, au large des côtes du Massachusetts, peu après son décollage de New York à destination du Caire, faisant 217 morts. L’Agence américaine de la sécurité des transports (NTSB – National Transportation Safety Board) conclut à un suicide du copilote. L’analyse des boîtes noires a confirmé que celui-ci s’était retrouvé seul aux commandes pendant une pause du commandant de bord, alors que l’avion venait d’atteindre sa vitesse de croisière. Selon l’enregistreur des conversations, il aurait alors prononcé une courte prière : « Je m’en remets à Dieu. » Immédiatement après, le pilote automatique était désengagé et l’avion plongeait pratiquement en piqué. Les autorités égyptiennes ont toujours rejeté la théorie du suicide, alors que la presse américaine rapportait que le copilote avait des problèmes financiers et était devenu « renfermé ». Selon certains, le copilote aurait agi par vengeance envers un de ses supérieurs.
Rappelons que l’été dernier, Royal Air Maroc a procédé au licenciement économique de 140 salariés suite à la décision de la Gouverneur de Hay Hassani-Ain chok.

S’agit-il alors d’une imprudence de la Compagnie ou d’une manœuvre juridique du cabinet Bassamat ?
On en saura un peu plus dans les semaines qui suivent.
En tout cas , le bras de fer entre Royal Air Maroc et ses salariés licenciés est loin d’être terminé .

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