Libertés – 3 candidats présélectionnés pour le Prix Václav Havel 2019, dont un Ouïghour
Une chose est sure, 3 finalistes dans la compétition dont un Ouïghour et un Tadjik. Ainsi, le jury du Prix des Droits de l’Homme Václav Havel, qui récompense des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l’homme en Europe et au-delà du continent, a annoncé ce mardi la liste des candidat(e)s présélectionné(e)s pour le Prix 2019.
Selon un communiqué, dont Akhbarona Aljalia a obtenu une copie, il est indiqué que lors d’une réunion ce 27 août 2019, à Prague, le jury est composé de personnalités indépendantes reconnues dans le domaine des droits de l’homme et présidé par Liliane Maury Pasquier, Présidente de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a présélectionné, les trois candidatures suivantes :
• Ilham Tohti (Chine)
Le candidat est un intellectuel ouïghour de renommée publique en Chine. Il œuvre depuis plus de 20 ans à améliorer la situation de la minorité ouïghoure et à promouvoir le dialogue et la compréhension interethniques en Chine. En septembre 2014, il a été condamné à la prison à vie.
• Buzurgmehr Yorov (Tadjikistan)
Le candidat est un avocat spécialisé dans les droits de l’homme au Tadjikistan qui représente, depuis près de 20 ans, des personnes persécutées en raison de leurs convictions politiques et de leur activisme. Il s’est élevé contre le gouvernement et a condamné publiquement le gouvernement et les forces de l’ordre pour leurs violations des droits de l’homme à de nombreuses reprises. M. Yorov est en prison depuis 2015 (condamné à 28 ans de prison).
• Initiative des jeunes pour les droits de l’homme
L’Initiative a été créée en 2003. Elle s’attache à promouvoir la réconciliation en établissant des liens entre les jeunes des Balkans, de différents groupes ethniques, régions et pays, afin de renforcer leur participation au processus de justice transitionnelle, de travailler ensemble pour les droits de l’homme et de créer des liens qui empêcheront la résurgence du conflit ethnique qui a dévasté la région pendant tant d’années.
+ Nasser Zefzafi n’a été mentionné nul part +
Pour rappel, contrairement aux vœux de la campagne médiatique initiée par son père et des relais en Europe , au mois de juin dernier, en faveur de Nasser Zefzafi, ce dernier n’a été mentionné nul part par le communiqué de la Fondation Václav Havel.
Le lauréat de ce prix de 60 000 euros, décerné chaque année, sera annoncé à l’ouverture de la session d’automne de l’APCE, le 30 septembre 2019, à Strasbourg.
« Les femmes et les hommes qui défendent nos droits humains sont les meilleurs d’entre nous », a déclaré Liliane Maury Pasquier.
«Leur courage et leur détermination à défendre les principes fondamentaux de justice et d’équité – souvent en s’exposant à des risques importants, au péril de leur liberté et parfois même de leur vie – méritent notre profond respect et notre gratitude. Ils sont en première ligne en matière de droits de l’homme ».
« Je tiens à remercier tous ceux qui ont présenté des candidatures pour le Prix de cette année. La sélection d’aujourd’hui n’a pas été facile, mais nous avons choisi trois candidats exceptionnels dont le travail s’inscrit dans l’héritage direct de Václav Havel lui-même.
Choisir le gagnant final du Prix 2019 sera encore plus difficile ».
Le Prix des droits de l’homme Václav Havel consiste en une somme de 60 000 €, un trophée et un diplôme. Il est décerné chaque année par l’APCE, en partenariat avec la Bibliothèque Václav Havel et la Fondation Charte 77.
Depuis 2013, le Prix a été attribué successivement à Ales Bialiatski (Bélarus), Anar Mammadli (Azerbaïdjan), Ludmilla Alexeeva (Fédération de Russie), Nadia Murad (Irak) et Murat Arslan (Turquie). L’année dernière, le Prix a été décerné à Oyub Titiev (Fédération de Russie), Chef du bureau de Grozny du Centre Mémorial des droits de l’homme en Tchétchénie, ajoute le communiqué.