La liesse dans les rues de Roubaix pour fêter la victoire de l’Algérie
« On l’a fait ! On l’a fait ! » Sur la Grand-place, deux ados s’étreignent. Il n’est pas encore 23 heures et de partout dans Roubaix résonne cette clameur. Le flux des drapeaux algériens, des maillots des Fennecs converge vers la Grande rue et l’avenue des Nations-Unies où des jeunes par centaines, des enfants, des familles, fêtent la victoire de l’Algérie dans la Coupe d’Afrique des Nations. Les feux d’artifice illuminent le ciel, les pétards se mêlent aux klaxons jubilants, la fête sera longue…
Jusqu’au bout !
Cette victoire, ils étaient nombreux à la voir se dessiner, ou tout du moins à l’apercevoir, serrés dans les bistrots et les snacks de la rue de l’Épeule. Ils étaient des dizaines, chantant, dansant, frappant dans leurs mains chez Lounis, le patron du Café de l’Étoile. Il avait enfilé sa perruque verte, rouge et blanche, « et mon maillot, je l’ai depuis le début de la CAN. Ma femme voulait le laver mais je lui ai dit que je voulais le porter jusqu’au bout. » Jusqu’à la victoire contre le Sénégal, et ce but, « trop tôt dans le match » diront certains supporters, et qui a rendu le reste de la rencontre rugueux, haletant.
Dur pour les nerfs. « Les jeunes, ils se raccrochent à cela. Le foot, c’est populaire », insiste Mohamed, qui mesure que toute étincelle peut embraser la jeunesse d’un quartier en difficulté. « Mais on ne veut pas d’histoires » souffle Dhamani, qui craint les débordements. « En Algérie, on a une crise économique et politique », ajoute celui qui est arrivé en France il y a neuf ans et prône le respect et le calme. « Avec le sport, on respire ! » Et avec la victoire, c’est une grande partie de Roubaix qui a inspiré à pleins poumons pour chanter et crier sa joie.