Les « gilets jaunes », symbole d’une fracture sociale profonde

Qui aurait imaginé, il y a quelques mois à peine, que la France connaîtrait un tel séisme populaire ?

Qui aurait imaginé, il y a quelques mois à peine, que la France connaîtrait un tel séisme populaire ?

Né sur les réseaux sociaux, le mouvement des « gilets jaunes » a organisé sa première grande journée de mobilisation le 17 novembre. Depuis, chaque samedi, des milliers de citoyens se retrouvent dans les rues des grandes villes du pays pour faire entendre leurs voix.

Si à l’origine, la grogne s’élevait contre la hausse des prix des hydrocarbures, elle s’est rapidement étendue à d’autres revendications notamment concernant les niveaux de salaires, les lacunes du système de santé, les manques de moyens octroyés à l’éducation, ou encore le pouvoir d’achat en berne.

Le gouvernement français a, dans un premier temps, minimisé l’ampleur du malaise. 

Le Premier Ministre Edouard Philippe, qui avait déclaré dès le 18 novembre à la télévision française que « ce n’est pas quand ça souffle qu’il faut changer le cap », a du rapidement réadapter son discours.

Depuis, de nombreuses manœuvres ont été tentées pour éteindre l’incendie. Le chef du gouvernement a fini par annoncer, début décembre, la suspension de la hausse des taxes sur les carburants prévue en 2019.

Le président de la République a dû, lui aussi, intervenir pour s’adresser aux Français le 10 décembre dans une allocution solennelle de 13 minutes retransmise en direct sur la plupart des chaînes de télévision.

Majoration de 100 euros mensuels à tous les bénéficiaires du salaire minimum (Smic), suppression de la hausse des cotisations sociales sur les retraites inférieures à 2000 euros, défiscalisation des heures supplémentaires, sont les principales mesures annoncées par Emmanuel Macron et jugées toujours insuffisantes malgré un coût estimé à plus de 10 milliards d’euros.

Le budget de l’Etat n’est pas le seul à être impacté par la poursuite du mouvement. Le secteur hôtelier et les commerçants des grandes villes accusent des pertes de chiffre d’affaires vertigineuses.

Les professionnels du tourisme ont eu à déplorer une baisse de 50% de leurs réservations notamment dans les établissements parisiens durant la période des fêtes de fin d’année.

Dès début décembre, le ministre de l’Economie avait déclaré en conférence de presse que le mouvement était « une catastrophe pour l’économie ».

De son côté, l’Association nationale de l’Industrie a déploré à la même période un manque à gagner de 13,5 milliards d’euros, avant même les épisodes les plus violents des manifestations.

La banque de France a annoncé en décembre avoir revu ses prévisions de croissance en les estimant à 0,2% contre 0,4% initialement projetés.

La réponse politique a été trop longue à venir et le mouvement a eu le temps de se renforcer, d’étendre ses revendications et surtout, de se confronter à une répression sans précédent durant les manifestations.

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