Le premier parti islamique au Canada ou l’art de Twitter en dehors de l’escadron

Le Parti islamique de l’Ontario, en tant que premier parti islamique au Canada, a lancé un vaste débat au sein du pays, cherchant à appliquer le droit islamique à la société canadienne et à tous les aspects de la vie, tant sur le plan social qu’économique. Le parti islamique, qui rejette les libertés individuelles, y compris la reconnaissance des différentes identités sexuelles, la liberté de changer de sexe et le droit à l’avortement, ainsi que le refus de mêler hommes et femmes dans les établissements d’enseignement, se prépare aux prochaines élections prévues en juin en Ontario. Mais le parti apparaît sous la forme d’un voyou hors de l’escadre dans un pays qui consacre les valeurs démocratiques et laïques, posant le dilemme de l’intégration au sein de la société et plus rejeté par les musulmans que par les adeptes des autres religions.

Le Canada se prépare à l’émergence du premier parti islamique en vue des élections générales en Ontario, le Parti islamique de l’Ontario, qui ouvre la voie au lancement de ses activités avec l’achèvement des procédures d’établissement formelles associées aux documents et aux transactions administratives requises par la loi sur la constitution de partis politiques. Mais ce parti est confronté à un réel problème de non-acceptation non seulement des adeptes d’autres confessions religieuses au Canada, mais également des Canadiens: il s’agit d’une organisation politique qui menace les valeurs démocratiques et libérales, alors que d’autres le considèrent comme un instrument de propagation de l’extrémisme et du militantisme.

Le nom du Parti islamique de l’Ontario a été enregistré dans les archives officielles des élections provinciales d’octobre dernier par un certain Javed Anwar. En vertu de la loi électorale de l’Ontario, le nom du parti doit être enregistré avant l’organisation des élections et le statut juridique de cette organisation politique.

Selon le site officiel des élections ontariennes, « le nom du parti politique doit être réservé » avant les élections et donne à la loi un an à compter de la date d’enregistrement du nom du parti pour s’enregistrer.

L’enregistrement des partis politiques en Ontario commence par les élections générales dans la province et la loi n’impose aucun droit d’inscription sur l’enregistrement des partis politiques.

La saisie du nom du parti islamique en Ontario par les autorités et la volonté de lancer l’activité elle-même n’étaient pas un événement qui méritait l’attention des médias canadiens au début, mais récemment, le tumulte a commencé à surgir autour de ce parti basé sur l’islam dans un pays fondé sur les valeurs de la démocratie et considéré comme sacré.

Le Parti islamique de l’Ontario a été critiqué pour avoir tenté d’imposer sa vision idéologique à la société canadienne, qui vit au milieu de valeurs démocratiques et libérales. Ces attaques contre le parti ont trouvé leur légitimité dans la déclaration explicite du parti selon laquelle il s’opposait fermement aux valeurs libérales.

Le Parti islamique de l’Ontario défend l’idée de l’islam en tant que religion pour l’Ontario. « Le Parti islamique de l’Ontario établit une politique de gouvernance, d’économie, de justice sociale, de dignité humaine, de soins de santé, de vie familiale, d’environnement et de justice, conformément au Coran et à la Sunna », indique le document publié sur le site Internet du parti, qui inclut ses principes et ses politiques.

Pour atteindre ses objectifs et ses programmes, le Parti islamique de l’Ontario affirme qu’il suivra les moyens pacifiques et démocratiques prévus par la Charte canadienne des droits et libertés.

Le parti canadien, Tariq Fatah, a déclaré qu’il était indirectement menacé de meurtre par Javed Anwar, qu’il a décrit comme un « ennemi de l’islam ». Tariq Fath, un converti né en Inde, est le fondateur du Congrès islamique canadien, une organisation islamique canadienne qui défend l’islam libéral dans le pays.

Le Fatah et un groupe de musulmans de Toronto ont créé cette organisation intellectuelle après les attaques contre les World Trade Towers à New York en 2001. L’organisation a confirmé qu’elle représente une voix pour tous les musulmans non représentés dans les organisations existantes et tire ses lignes directrices de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Constitution canadienne.

La Conférence islamique canadienne affirme qu’elle se réjouit de l’intégration des musulmans canadiens avec d’autres citoyens dans une société cherchant à faire progresser le pays. L’organisation croit aux idées libérales, aux valeurs, au pluralisme, à la démocratie, à la laïcité et à la liberté de religion.

Toutes ces valeurs, combinées aux efforts déployés par la Conférence pour présenter une image positive des musulmans en termes d’idées réceptives les unes aux autres et assurant une vie commune basée sur la tolérance et le respect des libertés, sont maintenant menacées par l’émergence imminente du Parti islamique en Ontario.

Le document contenant les principes du Parti islamique de l’Ontario dans le contexte des politiques sociales énonce que « les relations sexuelles ne sont qu’entre hommes et femmes. Cette relation devrait être protégée par un contrat de mariage.  » Le parti ne croit pas à l’homosexualité ni au changement de genre, considérant que Dieu n’a créé que deux types d’hommes et de femmes.

Le parti déplore les nouveaux concepts et visions des identités sexuelles en disant que « Dieu a créé Adam et Eve – pas Adam et Steve ».

Le Parti islamique de l’Ontario pourrait attirer des immigrants qui se sentent marginalisés ou persécutés au Canada

L’opposition du Parti islamique de l’Ontario au droit des femmes à l’avortement est claire et explicite. « Nous croyons en une interdiction totale de l’avortement, à moins que la vie de la mère ne soit en danger », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne les libertés individuelles, le parti demande clairement l’arrêt de ce qu’il a appelé « l’indécence, la vulgarité, la nudité et la déviation ». Il reconnaît également l’interdiction de l’alcool et des drogues.  » Ses partisans construisent une « société respectable pour les parents, les aînés, les enfants, les jeunes, les hommes et les femmes ».

Dans le cadre des politiques éducatives, ce parti islamiste refuse l’adoption d’un système de mixité dans les établissements d’enseignement et demande la séparation des filles et des hommes. « Nous soutiendrons le passage progressif de la mixité à des écoles sexuelles », a-t-il déclaré.

Dans le contexte de la politique économique, le Parti islamique de l’Ontario propose un système économique «qui applique les principes coraniques de dépenses tels que l’aumône et l’économie islamique sans intérêts».

Le document, qui comprenait la divulgation des principes du Parti islamique de l’Ontario, indique que cette organisation politique exercera ses activités conformément à la Charte canadienne des droits et libertés.

Mais cela révèle un contraste frappant avec les idées et les projets futurs du parti, affirmant que sa politique repose sur la responsabilité « et non sur la politique des droits (de tout groupe) », ce qui est en totale contradiction avec la Charte canadienne des droits et libertés et d’autres lois régissant le mode de vie des Canadiens. Et leurs pratiques quotidiennes.

Cette contradiction et le double emploi des idées et des principes des fondateurs du parti montrent clairement que le parti islamique en Ontario est confronté à un réel problème d’intégration dans la société canadienne: il respecte la Charte canadienne des droits et libertés, la Constitution du pays et d’autres lois reconnaissant les libertés individuelles. Les idées et les considère comme des choses « anormales ».

L’apparition officielle du parti islamique en Ontario a soulevé de nombreuses interrogations sur les raisons de l’installation de ce parti dans un pays développé: les valeurs démocratiques et libérales qu’il contient sont sacrées, mais il n’est pas étonnant que ce pays soit considéré comme l’un des pays qui attirent un grand nombre d’immigrants originaires de pays musulmans. Religion islamique.

Le Canada n’est pas une exception occidentale en ce qui concerne l’établissement de partis islamiques. Certains pays occidentaux ont vu l’émergence de partis islamiques en France, par exemple l’Union des musulmans français ou le Parti des musulmans en France et en Grande-Bretagne, le Parti islamique en Grande-Bretagne et de nombreux exemples dans d’autres pays européens. Mais ces partis ont récemment prouvé qu’ils ne parvenaient pas à obtenir des résultats tangibles, à la fois en termes d’intégration dans les sociétés occidentales actives ou d’obtention de résultats électoraux, ce qui révèle également leur incapacité à mobiliser des sympathisants parmi les musulmans résidant dans ces pays.

Ces partis islamiques ont émergé sous la forme du moine hors de l’escadron dans les pays développés.Le rapport entre religion et politique est depuis longtemps rompu et établi pour un système de séparation laïque qui respecte les valeurs d’un univers plus profond et plus universel et atteigne une maturité capable de donner des droits aux individus et le respect de leurs libertés personnelles et des méthodes qu’ils choisissent. Dans leur mode de vie, ils le jugent bon.

Le Parti islamique de l’Ontario et les principes qui le sous-tendront aux destinataires des autres partis islamiques d’Europe ou d’autres pays occidentaux pourraient attirer certaines des catégories d’immigrants qui se sentent marginalisés ou persécutés au Canada, mais ne seront pas en mesure d’atteindre un butin électoral précieux. Seulement en promouvant des idées populistes réactionnaires qui se nourrissent d’idéologie et oublient qu’elles se trouvent à un moment où ces idées fondamentalistes sont laissées pour compte. Ces idées ne pourraient pas résonner dans les pays arabes ou islamiques avec l’arrivée au pouvoir de mouvements islamistes au cours des années qui ont suivi les révolutions du Printemps arabe: comment leurs rêves dans les sociétés développées et dans les pays occidentaux peuvent-ils appliquer leurs lois libérales et laïques strictes?

De nombreux chercheurs et penseurs critiquent les gouvernements occidentaux qui autorisent les partis islamistes à opérer et refusent de leur accorder des visas de travail officiels, leurs principes étant en contradiction avec les valeurs fondamentales des sociétés occidentales, notamment la laïcité et la démocratie. « La démocratie creuse sa tombe en Occident, car les valeurs de ce type de parti vont à l’encontre des valeurs des régimes démocratiques », a déclaré l’écrivain Walid al-Husseini, chercheur en islam, dans des déclarations à Sputnik.

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