France / Gilets Jaunes : Le gouvernement suspend les taxes carbone pendant six mois

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a annoncé mardi au cours d’un discours tenu depuis Matignon, qu’il suspend « pour une durée de 6 mois, trois mesures fiscales: la taxe carbone, alignement gazole/essence et gazole non routier »

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a annoncé mardi au cours d’un discours tenu depuis Matignon, qu’il suspend « pour une durée de 6 mois, trois mesures fiscales: la taxe carbone, alignement gazole/essence et gazole non routier ».

Ce recul sur les taxations s’accompagne parallèlement d’une suspension des nouvelles mesures du contrôle technique et de l’augmentation du tarif de l’électricité et du gaz.

Le discours qu’Edouard Philippe a prononcé mardi à la mi-journée depuis Matignon était très attendu. Il intervient après trois semaines de mobilisation des gilets jaunes contre la hausse des prix du carburant.

« Cette colère, il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas la voir ou l’entendre (…) Cette colère prend sa source dans une profonde injustice, celle de ne pas réussir à vivre dignement », a reconnu le chef du Gouvernement.

Jouant la carte de l’apaisement, il a expliqué qu’ « aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation ».

Édouard Philippe a ainsi annoncé 5 mesures phares. Les 3 premières concernent la fiscalité et 2 concernent le gel d’augmentations de tarifs.

« Dans un souci d’apaisement (…) je suspends pour une durée de 6 mois, trois mesures fiscales: la taxe carbone, alignement gazole/essence et gazole non routier » a-t-il annoncé avant de poursuivre : « les tarifs de l’électricité et du gaz n’augmenteront pas durant l’hiver qui s’annonce ».

Une des mesures qui étaient réclamées par les gilets jaunes concerne le contrôle technique et c’est sur ce point, également, que le gouvernement a annoncé son recul.

« J’ai entendu l’inquiétude sur les modalités du contrôle technique qui le compliquent et le rendent plus cher. Là aussi je le suspends », a affirmé le premier ministre.

Il est enfin revenu sur les manifestations et les violences qui les ont émaillées ces derniers jours.

« Tous les Français ont le droit de manifester (…) mais tous les Français ont aussi droit à la sécurité », a mis en garde Édouard Philippe.

Il a notamment fait savoir que : « S’il y a une nouvelle journée de mobilisation samedi, elle doit être déclarée et se dérouler dans le calme », apportant son soutien aux forces de l’ordre mobilisées sur les points de blocages.

Ces suspensions de mesures interviennent clairement comme une main tendue après que le gouvernement ait annoncé la semaine dernière, vouloir « maintenir le cap ».

Le ministre de l’intérieur a conclu son allocution par une phrase d’appel aux négociations en lançant : « Mes chers compatriotes, c’est maintenant le temps du dialogue ».

Pour rappel, le mouvement des gilets jaunes est un mouvement spontané lancé depuis mi-novembre sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix du carburant.

Le mouvement a rapidement évolué et les revendications se sont étendues au pouvoir d’achat et aux salaires.

Des politiciens ont même réclamé la démission du président Emmanuel Macron, d’autres ont revendiqué la tenue d’un référendum, et d’autres ont appelé à la dissolution du parlement.

Des grandes marches ont été organisées à Paris les 17 et 24 novembre ainsi que le 1er décembre. Ces marches ont été émaillées de violences, touchant des commerces, des monuments historiques, des véhicules et des immeubles.

Déjà 4 personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations et des centaines d’autres ont été blessées.

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