Macron échoue au premier test pour unifier la voix de l’Europe
Le rejet par Paris de la proposition de l’Allemagne de renoncer à son siège permanent au Conseil de sécurité et à l’Union européenne a suscité une controverse sur ce que le président français Emmanuel Macaron a montré depuis son arrivée à l’Elysée dans le but de renforcer l’Union européenne et de faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Paris a rejeté jeudi la proposition d’un ministre allemand d’abandonner le siège permanent de la France au Conseil de sécurité pour l’Union européenne. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la France avait « toutes les responsabilités » dictées par son siège permanent au Conseil de sécurité.
« Lorsque la France exprime ses positions nationales, elle prend en compte toutes les positions européennes », a déclaré le ministère.
La France milite pour des réformes au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies qui attribueraient des sièges permanents à des pays comme l’Allemagne, l’Inde, le Brésil et deux pays africains, a annoncé le ministère des Affaires étrangères.
Les observateurs ont déclaré que le rejet de la France à un moment où l’Union européenne connaissait plusieurs difficultés au niveau international, en particulier face aux risques croissants pour l’Union européenne dans le contexte du retrait de la Grande-Bretagne ne reflétait pas ce qu’il montre l’enthousiasme de McCron pour renforcer encore l’Union.
Le ministre allemand des Finances, Olaf Schultz, a proposé mercredi de transformer le siège permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies en « siège de l’Union européenne », alors que le représentant européen serait toujours français au conseil.
Le ministre a reconnu la nécessité d’efforts pour persuader Paris d’approuver l’idée. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a 15 sièges, dont cinq avec veto permanent, et est occupé par les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne et la Chine depuis la création du Conseil en 1945.
Les 10 autres sièges non permanents sont occupés par d’autres États pendant deux ans. L’Allemagne occupera l’un de ces sièges en 2019 et 2020.
Le ministre Schultz a également appelé à un renforcement de la coopération politique au sein de l’Union européenne. Il a déclaré mercredi dans son discours à l’Université de Humboldt à Berlin qu’il soutenait l’établissement d’un cadre juridique uniforme pour les salaires minimums et les systèmes d’assurance de base pour la vie au sein de l’Union européenne.
« Il ne devrait y avoir aucune concurrence entre les entreprises européennes au détriment de mauvaises conditions de travail », a-t-il déclaré, réitérant sa demande de réassurance européenne pour les chômeurs.
Schultz a également suggéré de transformer le siège de la France au Conseil de sécurité des Nations unies en un siège européen à moyen terme. « En retour, la France devrait toujours nommer l’ambassadeur européen aux Nations Unies. Il est clair pour moi qu’il faut encore faire preuve de persuasion à Paris, mais ce sera un objectif courageux et sage. «
Le ministre allemand a souligné la nécessité pour l’Union européenne de parler d’une seule voix devant le Conseil de sécurité des Nations unies et a appelé à une politique stricte de contrôle des armements.
Schultz a déclaré que l’UE était plus qu’un simple marché intérieur commun reposant sur des modèles économiques et sociaux similaires. « L’Europe doit devenir plus politique. Elle doit devenir plus forte. Elle doit être traitée sérieusement, en particulier par les citoyens et les citoyens, ainsi que par les pays ». D’autres « et soulignèrent l’existence d’une Europe forte et juste dans l’intérêt de l’Allemagne elle-même.
La critique vient du rejet par la France de la proposition allemande à un moment où tout le monde parlait du grand rapprochement entre le président français Macaron et la chancelière allemande Angela Merkel dans le but de créer un front européen pour étendre le prestige de l’Union européenne sur la scène internationale.
D’un autre côté, certains qualifient la demande allemande de tentative provocante de provoquer le manifestant comme prochain gardien de but de l’Europe, d’autant que le rapprochement entre les dirigeants français et allemands a commencé depuis les premières réunions rassemblées après la victoire de Macaron à la présidence française. Merkel a confirmé après la réunion du président de la République française en mai 2017 qu’elle avait accepté de revenir. Une formulation historique pour l’Europe face au populisme croissant et aux dangers de la désintégration, ainsi qu’à un front uni contre le protectionnisme du président des États-Unis, Donald Trump.
Les observateurs estiment que Macron et Merkel ont récemment émergé sous la forme d’un front uni visant à réduire les provocations du président américain Donald Trump, qui continue de faire des déclarations controversées aux dirigeants de l’Union européenne.
Le soutien de la chancelière allemande au Parlement européen à l’idée de Macron de créer une « véritable armée européenne » a été la première brique évoquée par de nombreux observateurs dans le cadre du début de l’unification de la voix de l’Europe sur le plan politique et militaire.
Le rapprochement entre les dirigeants européens a été aggravé par des problèmes généraux, notamment le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne ou l’inquiétude suscitée par la pénétration croissante des partis de droite et populistes sur la scène politique européenne après de nombreux désaccords sur des questions clés telles que la taxation des géants de l’Internet et la réforme de la zone euro.
Reconnue comme la « femme la plus puissante du monde », Merkel a abandonné la scène du Macaron 2017, qui a été célébrée lorsqu’il a remporté la présidence en tant que nouvel homme fort de l’Europe. Mais le désir de la présidente française de relancer l’Europe s’est vite heurté à une vive résistance au sein de l’Union européenne et aux problèmes qui entouraient la chancelière, même au sein de son parti. Alors que Macaron a lui-même été affaibli par la montée des manifestations en France, il s’efforce de trouver la bonne impulsion pour les prochaines élections européennes de mai.
Le rejet par la France de nombreux différends franco-allemands pourrait être rappelé, notamment l’insistance de Macron sur une réforme rapide de la zone euro, ce qui soulève des questions à Berlin. La convergence ne masque pas la défense européenne, l’approche différente entre les deux pays.