Une maladresse dans la dernière minute
Dans les rues de Bruxelles , les cafés ont fait le plein pour le premier match du Maroc, battu sur le fil par l’Iran dans les arrêts de jeu
Ils y auront cru jusqu’au bout. Jusqu’à ces maudits arrêts de jeu et ce but contre son camp d’Aziz Bouhaddouz. Une victoire sur le fil de l’Iran (1-0) qui n’aura toutefois pas gâché cette journée exceptionnelle de football pour le royaume chérifien.
Dès le milieu de journée, Bruxelles avait pris des airs de fête en ce jour de l’Aïd el-Fitr, la cérémonie qui clôt le mois de ramadan. Dans les rues du centre-ville, à Molenbeek-St-Jean, Schaerbeek les enfants déambulaient en étrennant les beaux habits offerts pour l’occasion. Pour tout le monde, le dress code était au rouge et vert, les couleurs de l’équipe nationale. Il fallait bien cela : le Maroc n’avait pas participé à une Coupe du monde depuis vingt ans.
En se qualifiant contre la Côte d’Ivoire en novembre, les Lions de l’Atlas ont permis à la jeune génération de rêver. C’est le cas de Siham , 24 ans. Elle porte le sweat blanc frappé du logo des Lions et dit ne rater aucun match de ses champions. « Ils peuvent aller loin dans cette compétition, jusqu’en huitièmes [de finale] au moins », espère-t-elle. Venue regarder le match de ce vendredi avec quatre de ses copines au café sur l’avenue Stalingrad elle multiplie les selfies en attendant le coup d’envoi.
Dans les cafés de la capitale de l’Europe, l’hymne national est entonné à tue-tête, surtout la devise finale « Allah, Al-Watan, Al-Malik » (Dieu, la patrie, le roi). A chaque occasion de but, même minime, encouragements et cris fusent. Les bras se lèvent, les mains s’agitent dans l’air. Le public est mélangé : hommes d’un certain âge, adolescentes de sortie, groupes d’amis. Le jeu marocain de la première mi-temps enthousiasme. A tel point qu’Fatima pronostique un 3-0 : « ils vont marquer juste à la fin de la première mi-temps, puis deux buts par la suite. Inch’Allah. » La mère de famille a ceint ses boucles noires d’un fichu vert à pois blanc et porte un tee-shirt rouge. A ses côtés, sa fille, 18 ans, a inscrit au marqueur sur un polo rouge « vive le Maroc ». Elle n’était pas née, lors de la dernière participation marocaine en 1998, sa mère, oui. « Je ne suis pas vraiment le foot, avoue Amina, mais là évidemment, nous sommes marocaines, alors, on supporte notre équipe. »