Les agriculteurs ont entamé, tard dans la soirée du dimanche, le blocage de 14 raffineries et dépôts de carburant pour protester contre l’importation d’huile de palme, ont indiqué les médias français.
«Ces blocages illégaux ne sont pas la solution», a réagi le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Travert, lundi matin, à l’antenne de la radio RTL.
L’opération a débuté aux alentours de 23h dimanche soir dans les 14 raffineries et dépôts de carburants visés et pourrait durer jusqu’à trois jours, rapporte le journal français Le Parisien.
«Nous ne sommes pas contre les importations (…) mais nous voulons, pour le consommateur, que le gouvernement soit cohérent et que les importations soient faites à normes égales, sinon l’agriculture française va disparaître», dénonce Samuel Vandaele, le secrétaire général du syndicat JA (Jeunes Agriculteurs) cité par la même source.
Dans les faits, les syndicats mobilisés dénoncent l’importation de 300 mille tonnes d’huile de palme par le géant Total.
La fabrication de cette huile ayant un coût bien inférieur à celui de l’huile de colza et n’étant pas soumise aux mêmes normes, les agriculteurs s’inquiètent de voir disparaître les filières de production d’huile de colza (françaises), au profit de l’huile de palme (en provenance d’Amérique du sud), comme le souligne le journal Le Monde.
«Nous allons perdre 400 000 hectares de colza sur 1,5 million d’hectares au total», déplore Samuel Vandaele.
De son côté, Stéphane Travert a souhaité « que, demain, Total et les entreprises agricoles qui produisent des biocarburants puissent se mettre d’accord sur une base de prix, sur un contrat, qui permettra d’offrir des débouchés à la filière colza française».
Pour l’heure, aucune pénurie n’est à craindre. Sept raffineries sont toujours en activité et près de 200 dépôts de carburants restent accessibles, rappelle le quotidien Le Monde, avant de préciser que les syndicats agricoles seront reçus mardi par Stéphane Travert.