Des groupes bancaires français accusés de financer la colonisation israélienne
Le 20 décembre 2016, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2334 exhortant Israël a arrêter «immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est».
Un rapport publié courant mars par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), a mis en lumière le lien entre certaines banques et assurances françaises et des banques et entreprises israéliennes impliquées dans le maintien et le développement des colonies israéliennes.
Tel que souligné en 2013 par une mission d’enquête indépendante des Nations-Unies, les banques israéliennes jouent un rôle primordial dans la colonisation, celle-ci étant basée en grande partie sur le système bancaire israélien.
Ainsi, l’étude menée par plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) et syndicats français dont Association France Palestine Solidarité, CCFD – Terre Solidaire, Fair Finance France, FIDH, Ligue des Droits de l’Homme, Solidaires, Confédération Générale du Travail et Al-Haq, a révélé l’existence des liens financiers entre les entités israéliennes et les groupes français BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et sa filiale LCL, BPCE et sa filiale Natixis, et, enfin, AXA.
Selon l’enquête, chacune des sociétés françaises «détiennent plusieurs participations minoritaires, de manière directe ou indirecte, dans des banques ou entreprises actives dans les colonies israéliennes».
Par ailleurs, lesdites sociétés sont accusées de participer dans le financement des projets d’entreprises directement impliquées dans la colonisation.
Est notamment cité à titre d’exemple, l’octroi en 2004 d’un prêt à hauteur de «288 millions d’euros par un consortium de banques dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis à l’Israel Electric Corporation (IEC)», entreprise d’approvisionnement des colonies en électricité.
Si les banques et assurances françaises concernées persistent dans leur financement, et ce, malgré qu’elle aient «toutes adhéré à des lignes directrices internationales et pris des engagements relatifs au respect des droits humains», elles continueront de «soutenir et de cautionner» les banques et entreprises israéliennes actives dans le maintien et le développement des colonies israéliennes, a averti le rapport.
Enfin, la responsabilité du gouvernement français qui «soutient la politique européenne de ‘’différenciation’’ territoriale entre Israël et ses colonies», a également été mise en exergue.
«L’Etat français, en laissant les institutions financières françaises financer les entreprises impliquées dans le maintien et le développement des colonies israéliennes, soutient indirectement la colonisation. Le gouvernement français doit faire pression sur les banques et assurances pour leur demander de mettre fin à l’ensemble de leurs soutiens», a affirmé le rapport.
La colonisation israélienne qui dure depuis 50 ans est considérée comme illégale au regard du droit international.
Le 20 décembre 2016, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2334 exhortant Israël a arrêter «immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est».
En dépit des nombreuses résolutions, Israël a prévu, depuis janvier 2017, la construction de 6 000 nouveaux logements. AA TRT