Ca se passe en Europe : la Belgique face au dilemme des expulsions de terroristes

Theo Francken, secrétaire d’Etat l’Asile Migration controversé, s’est empressé regretter « mauvaise nouvelle »
Un avis d’expulsion d’un Marocain a été annulé. Motif : impossible d’être sûr qu’il ne subirait pas de mauvais traitements dans son pays d’origine.

Est-il possible d’expulser un djihadiste dans son pays ? A cette question, le Conseil du contentieux des étrangers (CCE) de Belgique a répondu négativement, annulant une décision de renvoi et provoquant l’agacement du controversé secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Theo Francken. Comme l’explique le journal « Le Soir », le CCE a jugé que l’Office des étrangers n’avait pas suffisamment vérifié que l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) serait respecté en cas d’expulsion.

Mauvais traitements

Cet article 3 de la CEDH interdit la torture ainsi que tout traitement inhumain ou dégradant. Theo Francken s’est empressé de regretter une « mauvaise nouvelle », évoquant le blocage de la situation d’un ressortissant marocain dont le permis de séjour a été retiré et qui se retrouve dans un centre fermé pour illégaux « sans perspective de son rapatriement au Maroc ».

Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas de figure se présente en Belgique au sujet d’un Marocain. Et ce n’est pas la première fois que l’article 3 de la CEDH fait débat : au coeur de l’hiver, une controverse avait éclaté dans le pays au sujet d’expulsions de Soudanais, organisées avec l’assistance des autorités soudanaises, sur une initiative poussée par le même Theo Francken.

Inquiétude terroriste

Membre du parti nationaliste flamand N-VA, le secrétaire d’Etat, qui multiplie les coups médiatiques et les provocations en affichant une posture très dure sur la question migratoire, sait qu’une partie de l’opinion publique peine à suivre les arguments du CCE. Il estimait récemment à la radio belge RTL qu’une application stricte de l’article 3 de la CEDH aurait des répercussions importantes : « Les risques existent aussi au Congo, en Irak, en Somalie, dans beaucoup de pays africains et du Moyen-Orient. »

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