Elles se battent pour ouvrir leur restaurant marocain à Châlons

Fatiha Sabri est du genre coriace et dynamique. Ne jamais reculer, même lorsque le rêve prend des allures de cauchemar. Depuis son arrivée à Châlons en 2006, cette mère de famille rêve d’ouvrir un restaurant. Comme avant, lorsqu’elle était la patronne d’un établissement dans la ville côtière d’Essaouira, au Maroc. Fatiha Sabri a grandi dans les remparts fortifiés de la cité, officiellement baptisée Mogador sous le protectorat français avant de devenir Essaouira à l’indépendance.

Mogador. La cuisinière tient là le nom du restaurant qu’elle ouvrira à Châlons. Pendant plusieurs années, elle travaille dans différents domaines où elle ne s’épanouit guère. Les casseroles et les couteaux lui manquent mais il faut « mettre de l’argent de côté et obtenir un prêt ».

Les deux femmes se sont rencontrés par l’intermédiaire de leurs filles, scolarisées dans la même école.
« C’est quand je cuisine que je me sens le mieux, c’est là que je m’épanouis »

Au début de l’année, tout semble enfin réuni : la banque a validé le dossier, les économies sont suffisantes et le local est trouvé. Il s’agit de l’ancien Open up c@fé, au 14, rue Croix-des-Teinturiers. Fatiha Sabri est prête à signer le bail quand l’impensable survient. Un dégât des eaux et le plafond s’écroule dans le futur restaurant. « On a fait des devis, mais le propriétaire de l’appartement du dessus ne répond pas, il n’y a personne pour payer les travaux ! » La situation dure depuis des mois, sans que la reine des fourneaux ne puisse rien y faire. « On relance et on attend… Il faut réparer la fuite avant que je ne m’installe. » De la patience, encore après les années à attendre et économiser. Pourtant, Fatiha Sabri bouillonne à l’idée d’ouvrir le Mogador. « Ce sera des plats que les Châlonnais n’ont sûrement jamais goûté, de la vieille cuisine marocaine, sourit la cuisinière. Il n’y a pas que le couscous ! » Tajine de poisson, brochettes orientales, galettes faites maison… « La vraie cuisine orientale. »

Une entreprise 100 % féminine

Aux côtés de Fatiha dans cette aventure épicée, Fatna Tmimi a elle aussi le goût des bonnes choses. Les deux femmes se sont rencontrées à l’école, par l’intermédiaire de leurs enfants. Depuis, la Marocaine et la Portugaise apprennent à se connaître, testent leur fonctionnement commun. Et le binôme fonctionne : « On a fait un repas ensemble l’autre soir, c’était bien ! » La petite entreprise 100% féminine les réjouit – « voilà, c’est les femmes qui travaillent ! » – et elles trépignent de la lancer. Au point que si le propriétaire reste aux abonnés absents, Fatiha Sabri envisage un autre local. « Il faut l’ouvrir, ce restaurant. »

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