Van Quickenborne retire la reconnaissance de l’Exécutif des musulmans

La rédaction

Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a retiré la reconnaissance de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Depuis octobre 2020, l’organe de représentation du culte islamique en Belgique est dans le viseur du ministre. Un rapport de la Sûreté de l’État avait alors pointé du doigt des ingérences étrangères au sein de cette institution. Parallèlement, sa gestion était mise en cause pour son manque de transparence et sa confiscation par une poignée de membres. Le conseil d’administration ne s’est plus réuni depuis octobre 2019, indique le communiqué.

Le ministre a mis deux fois en demeure l’Exécutif de mettre fin aux manquements constatés. Des réunions de concertation ont également eu lieu.

“Malgré de nombreuses promesses, les mesures nécessaires à cette fin n’ont toujours pas été prises. De ce fait, la communauté musulmane de notre pays ne dispose toujours pas de la représentation à laquelle elle a droit, ce qui entrave l’intégration des musulmans dans notre pays”, explique le ministre.

“Je n’ai encore jamais vu un tel amateurisme. Et cela, en plus, pour un organisme qui joue un rôle crucial pour la communauté musulmane de notre pays. La communauté musulmane mérite mieux, c’est pourquoi j’ai décidé de retirer la reconnaissance de l’EMB. Nous voulons ainsi ouvrir la voie à un exécutif musulman véritablement représentatif, transparent et professionnel. Tant qu’il n’y aura pas de nouvel EMB, aucune nouvelle subvention ne sera versée, comme c’était déjà le cas pour les moyens prévus pour 2022”, ajoute-t-il.

Un appel est lancé à la communauté musulmane à “s’organiser de manière transparente, indépendante et pluraliste, sur la base de la liberté religieuse et du caractère démocratique et libre de notre société”. En vertu de la séparation des religions et de l’État, “seules les communautés religieuses sont en mesure de créer un organe représentatif en tant qu’interlocuteur du gouvernement”.

Le ministre n’entend donc pas s’immiscer dans ce processus mais, interrogé sur ce point, son cabinet a indiqué que, depuis deux ans, beaucoup de gens s’étaient manifestés.

Reconnu en 1999 à la suite d’élections organisées l’année précédente, l’Exécutif exerce diverses compétences liées à la reconnaissance des mosquées, l’organisation de l’enseignement religieux islamique, la désignation et la formation d’imams et l’établissement de parcelles islamiques dans les cimetières publics.

Des dispositions sont prises pour assurer la continuité des certaines tâches, dont la reconnaissance des communautés locales et la désignation d’enseignants, a assuré M. Van Quickenborne. Dans les provinces, certains mandataires s’interrogent toutefois sur les suites de la décision. En Flandre orientale, le premier député provincial Kurt Moens (N-VA) a réclamé de la clarté au ministre, car les provinces sont compétentes pour le financement des communautés religieuses locales et la procédure de leur reconnaissance passe toujours par l’Exécutif des musulmans.

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