Les vifs débats au sein de l’Hémicycle se sont poursuivis au deuxième jour d’examen en séance publique
Les débats houleux au sein de l’Assemblée nationale française se sont poursuivis au deuxième jour d’examen en séance publique du projet de loi « Pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », porté par le ministre français de l’intérieur, Gérard Collomb, a appris mercredi Anadolu de source officielle.
Le projet poursuit trois objectifs que sont la réduction des délais d’instruction de la demande d’asile, le renforcement de la lutte contre l’immigration irrégulière et l’amélioration de l’accueil des étrangers admis au séjour.
Lors de la deuxième journée d’examen mardi, les députés ont adopté, tel quel, l’article 1er du projet relatif à l’octroi d’un titre de séjour valable quatre ans (contre un actuellement) pour les personnes bénéficiaires de la protection subsidiaire, les apatrides, les conjoints, partenaires d’union civile ou concubins.
L’opposition entre les députés Les Républicains -LR- (droite/extrême droite) et La République en Marche -LREM- (centre) s’est très vite manifestée au cours de l’examen de l’article au sein de l’hémicycle.
Si les LR ont tenté, vainement, de durcir les conditions de l’article pour éviter de rendre le modèle français « plus attractif », les LREM ont à l’inverse exprimé leur satisfaction face à la mesure.
Danièle Obono, député La France Insoumise (gauche) a qualifié l’article de « petit îlot d’humanité au milieu d’un océan de cruauté ».
A l’occasion de la séance, de nombreux rappels à l’ordre ont été formulés sur le fondement de l’article 58 du règlement de l’Assemblée.
« Les LR sont-ils devenus d’extrême droite ? Nous avons ce soir la réponse. Vous êtes à l’unisson idéologique » a lancé Florent Boudié (LREM) dans l’hémicycle, affirmation contre laquelle Eric Ciotti (LR) a riposté: « Dès qu’il n’y a pas la pensée unique qui tombe du sommet, on est d’extrême-droite ».
Le ministre de l’intérieur Gérard Collomb est lui aussi intervenu pour souligner la « confusion » dans « les esprits » des députés LR positionnés contre l’article 1er et les accusant de vouloir « faire peur aux français ».
Si aucun amendement n’a été adopté au cours de la séance, des députés LREM ont défendu et voté des amendements en dépit de la menace voilée d’exclusion exprimée par le secrétaire général LREM, Richard Ferrand.
Ce dernier avait incité, à l’occasion de l’examen du projet en commission des Lois, les contestataires au sein de la majorité à renoncer à défendre des amendements sous peine de sanction.
La division au sein de la majorité a suscité l’amusement du député LR, Pierre Henri Dumont, qui s’est dit « inquiet » pour les députés LREM susceptibles de devenir « auto entrepreneur » pour avoir voté les amendements déposés malgré les avis défavorables du gouvernement.
Plus d’un millier d’amendements sont au menu jusqu’à la fin de la semaine, dont 200 des députés LREM.