Entre le Maroc et Ceuta, le fardeau allégé des « femmes-mulets »

Female Moroccan porters use trolleys to transport bundles of goods across the El-Tarajal border from Spain's North African enclave of Ceuta into Morocco, on April 12, 2018. It is a form of hard labour that has provoked an outcry -- Moroccan women bent double, overburdened by goods approaching or exceeding their own bodyweight. For years, thousands of such porters have crossed the border every day into Ceuta, a Spanish enclave perched on the northernmost tip of Morocco. / AFP PHOTO / FADEL SENNA

Les autorités  espagnole ont lancé début avril une initiative pour doter de chariots ces porteuses de très lourds colis.

Des femmes marocaines utilisant des chariots entre le Maroc et Ceuta, le 12 avril 2018.
« C’est moins éprouvant », constate Najat, une « porteuse de marchandises » entre le Maroc et Ceuta. Comme elle, des milliers de femmes jusqu’ici surnommées « femmes-mulets » transportent désormais leurs marchandises dans des chariots plutôt que sur leur dos fourbu.

Sous la pression des ONG, qui jugeaient leurs conditions indignes, et après une série d’incidents tragiques, les autorités et les commerçants de Ceuta ont lancé début avril une initiative pour que ces femmes utilisent des chariots. La mesure vise à atténuer les souffrances des « hamalates » (porteuses), appelées en Espagne « mujeres mulas » (femmes-mulets) en raison des lourds colis qu’elles transportaient, harnachées comme des bêtes de somme.

« C’est une bonne chose, surtout pour celles qui ont des problèmes de santé », dit Najat, la quarantaine, mère de deux enfants. Jusqu’ici, cette habitante de Tétouan, dont le mari est au chômage, traversait deux fois par semaine la frontière pour revenir quelques heures plus tard le dos courbé sous le poids de gros ballots de marchandises, livrés à des commerçants locaux contre une vingtaine d’euros en moyenne.
Devant un petit poste frontière réservé aux piétons, sur une colline qui domine les eaux de la Méditerranée entre la ville marocaine de Fnideq et Ceuta, Najat attend désormais de passer les contrôles de routine, munie de son nouveau chariot. Fabriqué chez un soudeur, et vendu une vingtaine d’euros, celui-ci est « beaucoup plus résistant que les chariots vendus dans le commerce », se félicite-t-elle.

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