La décision de faire un don aux associations caritatives reste un choix des plus faciles. Savoir vers qu’elle association votre don sera dirigé? ça c’est une autre histoire.
Et ce choix se complique, compte tenant des milliers d’associations à ce jour existantes au Maroc. Devrez-vous choisir un organisme qui soit dans votre arrondissement ou un autre établi en dehors de votre pays? Choisissez-vous une association connue à l’échelle mondiale? Ou au contraire une qui débute dans le domaine? Dernière question et non des moindres comment vous assurer de la traçabilité de votre don?
Ainsi selon les sources de notre journal émis par la communauté de marocains résidents en Belgique, les associations « Ralimar » et « Asdaa Almahjar », ont supervisé l’envoi de matériel médical, de vêtements et de tapis en décembre 2016. Ce don provient de Philanthropes de Belgique ayant pour but d’aider les citoyens dans le besoin dans les villes et les villages au Maroc. Les personnes ayant veillez au bon déroulement de cette opération sont Monsieur Abd El Kader Mokhtar, Madame Najat Saadoune en Belgique et Monsieur Idriss Mhaouir représentant de la coopération nationale à Azilal au Maroc.
Suite à la réception au sein du journal d’une procuration émise par les personnes atteintes, pour enquêter sur la manière de distribution de ces dons, l’équipe du journal s’est déplacée au Maroc pour agir en tant que correspondant entre les autorités compétentes dont je cite: le ministère public, le conseil de la communauté marocaine à l’étranger et la Fondation Hassan II afin d’approfondir les recherches et établir la vérité.
En raison du caractère délicat de l’affaire, l’équipe du journal a procédé à la recherche de la personne ou la partie ayant accusée réception du conteneur au port de Casablanca; ce qui nous a permis par la suite, de parvenir aux partis concernés au Maroc ayant reçu et « distribués » les dons.
Il s’est avéré que l’équipement était destiné au docteur Leila qui en coordination avec les organismes en Belgique devait s’occuper de la distribution des dons aux malades après les avoir diagnostiqués et avoir pris connaissance de leur situation financière. La délégation de la coopération nationale de la ville d’Azilal a également contribué pour faciliter le processus de sortie du conteneur du port de Casablanca et s’est chargée par la suite de la distribution du contenu aux personnes dans le besoin.
Il ressort clairement du rapport initial que, plusieurs violations ont entaché le déroulement de cette opération dont nous citons: la non-distribution des dons de la part de la personne chargée qui a accusé réception du conteneur, le représentant de la coopération nationale, Monsieur Idriss Mhaouir. Ce dernier a envoyé une partie de ces dons au docteur Leila en échange de la somme de 2000 dh, qu’il a justifiée comme frais de transport. Il a par ailleurs conservé la majeure partie au dépôt de la coopérative durant approximativement un an sans pour autant notifier les intervenants et les personnes affectés.
Le docteur Leila Zmahi nous a également confié, qu’elle a tenté de le contacter à plusieurs reprises, sans succès. Il lui a également affirmé qu’elle avait reçu la part de don dont elle était chargée.
Quand nous sommes rentré en contact avec Monsieur Idriss, il a d’abord tenté de nier tous les faits, à savoir la réception du conteneur, et a ensuite déclaré que le conteneur ne comportait que de machines à coudre et de vêtements. Ce qui a poussé l’équipe à le confronter avec les dons qu’il a lui-même envoyés au docteur Leila Zmahi, au fait qu’il avait gardé la majeure partie de ces derniers, et à sa manière de distribution (moyennant un contre coût financier). Ce qui l’a poussé à admettre la localisation du reste des dons à l’entrepôt de la délégation de la coopération nationale.
D’après notre correspondante à Azilal, Madame Jalila Sadiq, l’opération humanitaire a échoué sur plusieurs plans, vu la non- disponibilité d’une grande partie des dons pour les démunis. En ce sens, notre correspondante s’est déplacée à plusieurs reprises sur les lieux pour demander assistance à la délégation de la coopération nationale et plus précisément à Monsieur Idriss Mhaouir qui dissimulait le reste des dons, sans qu’elle obtienne aucune assistante.
Les violations dans ce dossier n’ont pas fini de se succéder, ainsi, l’équipe qui a procédé à l’envoi du conteneur de Belgique, n’a pas suivi le processus de distribution des dons et n’ont pas réclamé de documents leur permettant de se renseigner sur les bénéficiaires.
Ainsi, la responsabilité de ces acteurs, ne s’arrête pas au fait de créer une image positive de l’association ; mais bien à veiller au bon déroulement de l’opération humanitaire de la réception des dons jusqu’à sa distribution. Car « tout le succès d’une opération réside dans sa préparation ».
En fin de compte, le ministre de la communauté interviendra-t-il ? Le procureur du Roi ouvrira-t-il une enquête afin de sanctionner les saboteurs? Ou la mafia des associations restera-t-elle à jamais impunie?
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