Le modèle de religiosité marocain, rempart contre l’extrémisme, présenté au Parlement européen

Le modèle de religiosité marocain comme rempart contre l’extrémisme a été mis en exergue, mardi au siège du Parlement européen à Bruxelles, devant des eurodéputés, des diplomates et des spécialistes des questions de terrorisme. Lors d’une conférence-débat organisée par La European Foundation for Democracy, en coopération avec la Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union Européenne et de l’OTAN, les intervenants ont souligné la pertinence du modèle marocain qui promeut un Islam modéré à même de conforter les efforts de lutte contre le terrorisme, notamment concernant son volet prévention face à la radicalisation et l’extrémisme. Placée sous le thème “Les bonnes pratiques pour prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent : expérience du Maroc”, la rencontre a permis de se pencher sur les facteurs de la radicalisation et d’examiner les moyens d’y faire face à la lumière de l’expérience marocaine en termes de déradicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent ainsi que les perspectives de coopération avec l’Union européenne en la matière. Ouvrant cette rencontre, qui s’est déroulée notamment en présence de l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union Européenne, Ahmed Reda Chami, l’eurodéputé et Vice-Président de la Commission des Affaires Etrangères du Parlement européen (AFET), Anders Primdahl Vistisen, a souligné la pertinence de la thématique de la conférence qui porte sur une question capitale à la fois pour le Maroc et l’Union européenne, qui développent une coopération distinguée sur différents domaines, y compris celui de la lutte contre le terrorisme. “La radicalisation et le terrorisme sont un défi partagé pour nous”, a relevé le député européen, également coordinateur du groupe politique pour la Commission Spéciale du Parlement européen sur le Terrorisme (TERR) et membre suppléant de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l’Union du Maghreb Arabe. De son côté, Marcos Granados Gomez, Expert Maghreb et Sahel de la Division Contre-Terrorisme au Service Européen pour l’Action Extérieure, a souligné l’intérêt de l’UE à connaître davantage les expériences des pays partenaires en la matière, notamment du Maroc. Présentant l’expérience marocaine, Abdellah Cherif Ouazzani, enseignant chercheur en Pensée Islamique et Sciences de l’Education, a mis en relief les spécificités du modèle de religiosité marocain, qui prévoit une prévention, aussi bien à l’amont qu’en aval, du radicalisme et de la pensée extrémiste qui génère la violence.  “Le terrorisme compromet la stabilité et l’avenir des citoyens de par le monde”, a relevé M. Ouazzani qui met en garde que “la radicalisation n’est pas une fatalité, celle-ci pouvant survenir en tout lieu, à tout moment et à n’importe qui, si elle n’est pas prise en charge et encadrée à temps”. D’où l’importance, a-t-il dit, de l’approche marocaine qui s’attaque aux soubassements et facteurs de la radicalisation, en particulier la précarité socio-économique, la fragilité émotionnelle ou encore l’absence de perspectives qui feraient qu’une personne soit disposée à accepter un discours de haine. Pour déconstruire de tels discours, il a mis l’accent sur la pertinence du modèle marocain qui prône un Islam modéré et de juste milieu, basé sur la doctrine achaarite, le rite malékite et le soufisme. Il a mis en avant la réforme du champ religieux, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, et la valorisation du rôle de l’imam dans la promotion du vivre-ensemble, à travers les différents programmes de formations, notamment l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams et morchidates. De son côté, le Directeur de la Sécurité à la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, Moulay Idriss Agoulmame, a mis en avant les efforts de lutte contre la radicalisation dans les prisons, soulignant l’évolution de la gestion de la détention des personnes incarcérées en vertu de la loi sur le terrorisme, conciliant les dimensions sécuritaire, socio-économique et de droits de homme. Il a cité le programme «Mossalaha» destiné aux détenus condamnés dans les affaires liées à l’intégrisme et au terrorisme, s’appuyant sur trois axes, à savoir la réconciliation avec soi-même, le texte religieux et la société. L’assistance a été conviée à suivre pour l’occasion une vidéo sur ce programme, mis en œuvre dans le cadre d’une coopération avec la Rabita Mohammadia des oulémas, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et des experts. Cette rencontre, modérée par Tommaso Virgili de l’European Foundation for Democracy, a été ponctuée par un échange avec les intervenants notamment sur les pistes de coopération à explorer entre le Maroc et l’UE pour faire face à la radicalisation et l’extrémisme violent.

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