«Exploitation sexuelle de mineurs»: arrestation à Rabat d’un ancien ambassadeur, sous le coup de poursuites judiciaires

presseUne banale affaire de vol de téléphone portable a mis au jour une sordide histoire d’exploitation sexuelle de mineures. Le principal accusé, un ancien ambassadeur en poste en Hongrie, est actuellement poursuivi en état de détention préventive.

Une personne se fait voler son téléphone à Rabat, et le retrouve dans la vitrine d’un revendeur de smartphones à Souk El Gza, toujours dans la capitale. La police est alertée, une enquête, purement de routine, est initiée. Le voleur est finalement démasqué.

Mais surprise: ce qui ressemble à première vue à une banale affaire de vol et de recel conduit finalement les enquêteurs à découvrir des faits autrement plus graves, où des personnes sont impliquées dans la traite d’êtres humains et l’exploitation sexuelles de mineurs.

Selon nôtre source qui relaie ces informations , le principal mis en cause est un ancien ambassadeur marocain qui avait été nommé en Hongrie. L’ancien diplomate , a été déféré mardi dernier devant la justice et risque une lourde peine de prison.

En poste dans ce pays d’Europe de l’Est à la fin des années 80 et au début des années 90, l’ancien diplomate a été arrêté par la brigade des mœurs, relevant de la Police judiciaire de Rabat.

Il a ensuite été présenté devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de la capitale, et entendu par le Parquet en même temps que son épouse, d’origine française et naturalisée marocaine, ainsi que cinq vendeurs de smartphones, qui opère à Souk El Gza.

Le quotidien évoque aussi l’arrestation, dans cette même affaire, de cinq jeunes filles, toutes mineures, qui ont été victimes de faits d’abus sexuels par ce diplomate, octogénaire.

D’après la même source , le procureur général du Roi qui a instruit cette affaire et s’est attardé plusieurs semaines sur ses moindres détails, a déféré l’ancien ambassadeur, son épouse et les autres accusés devant le juge d’instruction.

Le parquet a requis que des poursuites soient engagées à l’encontre du principal accusé, actuellement en état de détention préventive, une requête à laquelle le juge d’instruction a accédé et à la suite de laquelle ce diplomate, âgé de 86 ans, s’est retrouvé en détention dans une cellule de la prison de Salé 2.

L’homme se retrouve désormais sous le coup de plusieurs poursuites judiciaires: «traite d’êtres humains», «détournement de mineurs», mais aussi «exploitation sexuelle» avec, pour preuves, des photographies de ces mineures prises dans des positions équivoques.

Son épouse se retrouve quant à elle poursuivie en état de liberté provisoire, pour «non-dénonciation d’un crime». En ce qui concerne les autres mis en cause, les cinq commerçants de ce souk de la capitale, deux ont bénéficié d’un non-lieu, et trois autres sont poursuivis pour «recel d’objets volés».

Selon la même source , c’est l’une des victimes du diplomate qui a été à l’origine de l’éclatement de cette affaire. Cette jeune fille a en effet révélé aux agents de police qui l’interrogeaient, avoir été victime d’exploitation sexuelle. Le diplomate, après l’avoir «séduite», l’a emmenée à son domicile, une somptueuse résidence du quartier du Souissi, et l’a violée. Il lui a ensuite remis de l’argent.

Mais cette sordide affaire n’a pas débuté avec les révélations de cette jeune fille aux forces de police. Tout a en fait commencé quand ce diplomate a eu une altercation avec un vendeur de smartphones de Souk El Gza, qui avait exposé à la vente un appareil que le diplomate a pu identifier comme étant le sien, qu’on lui avait volé quelques jours plus tôt.

Le diplomate a ensuite déposé plainte contre ce vendeur. Les agents de la Police judiciaire en charge de cette affaire ont ensuite pu retrouver le voleur, en fait une voleuse, qui se trouvait aussi être l’une des victimes de cet ancien ambassadeur.

Entendue en compagnie de sa mère, une procédure d’usage lorsqu’il s’agit de mineurs, la jeune fille a avoué aux agents de police avoir subtilisé le smartphone avec la complicité d’autres victimes, pour effacer des photos d’elles, prises dans des positions indécentes, qui avaient été enregistrées sur cet appareil.

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